Soren dépose son verre sur un guéridon du couloir et rattrape le chambellan d'une enjambée tout en jetant un oeil aux alentours et parle toujours à voix basse.Il reprend sa marche, essayant de cacher son malaise derrière un sourire crispé. Il tente de se diriger vers les cuisines avec une urgence palpable. Ses gestes sont maladroits, et il semble de plus en plus pressé de rejoindre son bureau.
-" Moi je dirais plutôt que c'est un petit retour d'infection de la vérole de ta grand-mère .... ".
La main de Soren se pose sur l'épaule du majordome qui peut sentir l'étau des muscles se resserrer sur lui, sans broyer pour l'instant, mais avec la menace claire qu'il en reste encore largement assez sous le pied pour lui déboîter un morceau de la carcasse.

"Je vais probablement froisser quelques dizaines de vos règles de protocole à la con mais je n'en ai rien à foutre. Ca m'arrive en permanence alors je vais privilégier la clarté si jamais tu avais le cerveau au ralenti avec ce qu'il t'arrive en ce moment. Un: Quand je pose une question, je veux la bonne réponse du premier coup parce que je déteste qu'on se paye ma tête. Deux : Pour protéger ma maison, je ne me fixe aucune limite."
Il laisse le silence ponctuer la première partie de son intervention, vérifiant les alentours tout en surveillant le chambellan comme le lait sur le feu.
-" Alors je veux savoir exactement ce qu'il se passe parce que si vous vous amusez à empoisonner vos convives, à diffuser des maladies ou je ne sais pas quelle idée à la con et qu'il arrive du mal aux membres de ma maison parce que tu ne m'as pas dit la vérité pleine et entière, tes souffrances actuelles seront comme une brise de printemps par rapport à ce que je vais te faire. Tu verras que l'expression "La mort est une délivrance" n'est pas qu'une formule poétique".
Il soupire quelques secondes, toujours aux aguets entre les réactions du chambellan et leur environnement et rajoute :
-" Alors magne parce que j'ai le sentiment que le temps est compté et donc ma patience encore plus ...".
