[CAMPAGNE] L’éclat des lames et l’ombre des intrigues

[Karasu]

Il reprend sa marche, essayant de cacher son malaise derrière un sourire crispé. Il tente de se diriger vers les cuisines avec une urgence palpable. Ses gestes sont maladroits, et il semble de plus en plus pressé de rejoindre son bureau.

Soren dépose son verre sur un guéridon du couloir et rattrape le chambellan d'une enjambée tout en jetant un oeil aux alentours et parle toujours à voix basse.

-" Moi je dirais plutôt que c'est un petit retour d'infection de la vérole de ta grand-mère .... ".

La main de Soren se pose sur l'épaule du majordome qui peut sentir l'étau des muscles se resserrer sur lui, sans broyer pour l'instant, mais avec la menace claire qu'il en reste encore largement assez sous le pied pour lui déboîter un morceau de la carcasse.

"Je vais probablement froisser quelques dizaines de vos règles de protocole à la con mais je n'en ai rien à foutre. Ca m'arrive en permanence alors je vais privilégier la clarté si jamais tu avais le cerveau au ralenti avec ce qu'il t'arrive en ce moment. Un: Quand je pose une question, je veux la bonne réponse du premier coup parce que je déteste qu'on se paye ma tête. Deux : Pour protéger ma maison, je ne me fixe aucune limite."

Il laisse le silence ponctuer la première partie de son intervention, vérifiant les alentours tout en surveillant le chambellan comme le lait sur le feu.

-" Alors je veux savoir exactement ce qu'il se passe parce que si vous vous amusez à empoisonner vos convives, à diffuser des maladies ou je ne sais pas quelle idée à la con et qu'il arrive du mal aux membres de ma maison parce que tu ne m'as pas dit la vérité pleine et entière, tes souffrances actuelles seront comme une brise de printemps par rapport à ce que je vais te faire. Tu verras que l'expression "La mort est une délivrance" n'est pas qu'une formule poétique".

Il soupire quelques secondes, toujours aux aguets entre les réactions du chambellan et leur environnement et rajoute :

-" Alors magne parce que j'ai le sentiment que le temps est compté et donc ma patience encore plus ...".

[Pactole]

Il reprend sa marche, essayant de cacher son malaise derrière un sourire crispé. Il tente de se diriger vers les cuisines avec une urgence palpable. Ses gestes sont maladroits, et il semble de plus en plus pressé de rejoindre son bureau.

Soren dépose son verre sur un guéridon du couloir et rattrape le majordome d'une enjambée tout en jetant un oeil aux alentours et parle toujours à voix basse.
-" Moi je dirais plutôt que c'est un petit retour d'infection de la vérole de ta grand-mère .... ".
[...]
-" Alors magne parce que j'ai le sentiment que le temps est compté et donc ma patience encore plus ...".[/color]

Imann avait rattrapé Soren et le majordome à pas feutrés. Le majordome semblait, de loin, être dans un état second qui lui rappelait quelque-chose. Il fallait qu'il s'en assure.

 "Soren, mon ami, permettez un instant!" Lança Imann d'un ton pressant.

Il s'approcha du majordome fermement maintenu par la poigne coercitive de Soren et se mit à l'examiner sommairement.

Sans quitter le coquin des yeux, Imann s'adressa à Soren :
 "Mmmh, sclère teintée d'un jaune dorée, fièvre, palpitations... soit notre ami en pince pour vous soit il est empoisonné à la Flénorine. Une véritable saloperie! Ce n'est pas mortelle mais les désagréments sont particulièrement intenses. Une forme de torture par le poison si vous préférez. L'on apprend à s'en méfier dans nos cuisines, la substance provient d'un champignon qui peut être aisément confondu avec un comestible."

Imann se mit à fouiller dans les poches du malheureux et fini par trouver dans une poche intérieure de la veste une seringue contenant les restes d'un liquide au teint jaunâtre.

 "Voilà l'antidote. Dilué si je me fie à la couleur. Pas assez pour le soigner, juste de quoi supporter la souffrance une journée ou deux. Celà confirme que l'intoxication n'est pas du à une omelette douteuse. "
La pointe de la seringue était endomagée, signe d'une utilisation répétée. Le Majordome, malin, avait sans doute rationner sa dose d'antidote.

Le regard d'Imann plongea dans celui du malheureux à qui il adressa un large sourire malsain.
 "Si vous voulez ce qui reste de votre dose, il va falloir tout dire à mon ami. Sans quoi, il ne nous restera plus qu' à parier si vous céderez du poison ou de ses poings en premier." Il marqua un temps d'arrêt et jaugea Soren. "De ses poings j'imagine."

[Encres Nomades]

Patiente, toute dédiée à la tâche qui lui a été confiée, concentrée sur le mouvement gracieux du petit éventail ligneux, Siltaar poursuit ce concert à une seule voix. Les notes, tels d’inlassables points de suspension s’étirant sur le seuil des esprits captivés par son jeu, poursuivent leur hypnotique scénario à suspense. Sibylline, l’histoire narrée par le biwa de magnolia blanc semble pourtant parler à tout un chacun, déroulant ses sentiers en clair-obscur sous les fronts tournés vers l’estrade ; cet insolite conte sème ses balises mélodieuses, telles des anecdotes dont chaque spectateur peut se croire acteur. Parfois mélancolique, l’aubade nasillarde s’élève pour insuffler un regain d’espoir, se faisant ambassadrice des propres mots du Comte Varykino lors de l’énoncé récent de son discours.

La tension, pourtant, demeure palpable. D’une nature revêche se manifeste-t-elle déjà près d’elle, en la personne du chef d’orchestre. La Musicienne le perçoit dans le ballet incessant de sa baguette de bois qui ne cesse de heurter, impatiente, la cuisse de l’homme. Sans doute ne tolère-t-il qu’avec peu de gré l’interruption de cette étrangère qui, par sa présence inattendue, le place au second plan de ces festivités à la portée mémorable. Là-bas, contre le bastingage drapé de blanc du buffet, ses œillades accrochent la contraction d’une mâchoire, le frémissement d’une paupière, le froncement d’un sourcil : les germes de l’inquiétude picorent le faciès du benjamin des Varykino tout comme celui d’Athis, la jeune diplomate. À leur côté, presque perdu dans ces jeux d’ombre et de lumière, l’homme au teint de cuivre semble faire montre d’une redoutable maîtrise. Plus loin, Kaito Lycaeus et Eirene Almera, son épouse, devisent, faussement distraits sous le couvert de pas de danse savamment improvisés.

Et le plectre de s’évertuer à tyranniser les cordes de l’instrument, sa voix plaintive se faisant omniprésente dans les cœurs conquis. Ignorant ce qui se trame dans les coulisses du palais insulaire, Siltaar inspire et expire profondément, observant toujours la ronde de ces spectres colorés harcelant, par à-coups mesurés de ses prunelles vagabondes, son champ de vision. Une étincelle de curiosité fustige l’iris glacial lorsqu’il jauge le départ de certains membres de la Maison Lycaeus, suivi de celle du… Compagnon de Dearbhail – juge-t-elle par déduction instinctive – après que cette dernière l’a approché pour échanger quelque palabre. Et son regard, avide, inquisiteur, de rebrousser chemin pour suivre les déambulations de la Révérende mère, Beatra Severus, partie se réfugier sur un des fauteuils. La posture perturbée, sous ses voiles ténébreux.

[[LOUPS] Maître du Jeu]

-" Alors magne parce que j'ai le sentiment que le temps est compté et donc ma patience encore plus ...".[/color]

"Si vous voulez ce qui reste de votre dose, il va falloir tout dire à mon ami. Sans quoi, il ne nous restera plus qu' à parier si vous céderez du poison ou de ses poings en premier." Il marqua un temps d'arrêt et jaugea Soren. "De ses poings j'imagine."

Le chambellan, déjà en sueur et tremblant, pâlit encore davantage sous la poigne de Soren. Ses yeux, brillants de fièvre et de terreur, s'écarquillent sous la menace à peine voilée. L'étau des doigts sur son épaule ne fait qu'accentuer son malaise, tandis que les mots de Soren se gravent dans son esprit comme une condamnation imminente. Il déglutit difficilement, sentant la fin proche si la situation ne se dénoue pas rapidement.

Lorsque Imann s'approche pour l'examiner, le chambellan ne bronche presque pas, trop affaibli par la douleur et la panique qui le submergent. Les mots d'Imann sur la Flénorine, ce poison insidieux, ne font que confirmer ses pires craintes. Il tremble davantage en sentant le regard d'Imann se poser sur lui, et quand la seringue contenant l'antidote apparaît, une lueur d'espoir brille un instant dans ses yeux, vite effacée par l'annonce cruelle que ce ne serait pas suffisant pour le guérir. Les menaces voilées d'Imann, renforcées par la violence que Soren est prêt à déchaîner, finissent de briser toute résistance en lui. Le chambellan est en lambeaux, tant physiquement que mentalement. Il hoche la tête frénétiquement, tentant de retrouver son souffle.

— P-Pitié... murmure-t-il d'une voix cassée, les mots tremblants de peur. Vous ne comprenez pas... Je vais tout vous dire... tout... mais pas ici… ils surveillent... toujours… Dans mon bureau... je... je vous expliquerai...

Il s’essuie maladroitement le front, les mains tremblantes, le regard fuyant de tous côtés comme s’il craignait que chaque ombre cache un de ses bourreaux.

— Ils... Ils m'ont empoisonné... Il y a des semaines... Ils me forcent à faire ce qu'ils veulent... en me donnant juste assez d’antidote pour... pour ne pas mourir... S'il vous plaît... aidez-moi... mais pas ici... pas maintenant…

Il est clair que le chambellan est à bout de forces, sa voix se brise sous le poids de la terreur. Il titube, essayant de se maintenir debout.

— Je... Je vous en supplie... Je vous dirai tout... dans mon bureau...

[[LOUPS] Maître du Jeu]

Keith Carlyle décide alors de poursuivre son enquête, avec les moyens à sa disposition. Depuis son promontoire, il analyse les jardins dans leur ensemble, puis dans leurs détails. Il cherche quelque chose d'inhabituel, quelque chose qui ferait défaut à ce décor parfait de servants hâtifs, couples éméchés et nobles passionnés. Une activité louche, des discussions bien camouflées...

Depuis son poste d’observation sur le palier, Keith pourra profondément inspirer, sentant le mélange d’air frais et de légères effluves florales des massifs soigneusement entretenus. Ses yeux pourraient s’attarder sur les petits groupes dispersés dans les jardins. Les rires et les murmures lui parviennent par vagues, étouffés par la distance et l’environnement. Des couples se tiennent par le bras, se perdant dans des conversations mondaines ou réajustant leur tenue après une étreinte furtive derrière une haie.

Ca et là, il pourra distinguer plusieurs membres du personnel qui se déplacent avec une certaine hâte. Certains s’approchent des invités dispersés pour leur annoncer l’imminence du feu d’artifice, poliment mais avec insistance, invitant chacun à regagner la salle principale.

[[LOUPS] Maître du Jeu]

Et le plectre de s’évertuer à tyranniser les cordes de l’instrument, sa voix plaintive se faisant omniprésente dans les cœurs conquis. Ignorant ce qui se trame dans les coulisses du palais insulaire, Siltaar inspire et expire profondément, observant toujours la ronde de ces spectres colorés harcelant, par à-coups mesurés de ses prunelles vagabondes, son champ de vision. Une étincelle de curiosité fustige l’iris glacial lorsqu’il jauge le départ de certains membres de la Maison Lycaeus, suivi de celle du… Compagnon de Dearbhail – juge-t-elle par déduction instinctive – après que cette dernière l’a approché pour échanger quelque palabre. Et son regard, avide, inquisiteur, de rebrousser chemin pour suivre les déambulations de la Révérende mère, Beatra Severus, partie se réfugier sur un des fauteuils. La posture perturbée, sous ses voiles ténébreux.[/justify]

Dans la pénombre subtile de la salle, Orla observe avec une attention feutrée, dissimulée sous son masque de calme imperturbable. À ses côtés, Althea finit par incliner légèrement la tête et murmure quelques mots, trop discrets pour être perçus par quiconque. L'héritière des Lycaeus reste un instant impassible, digérant les propos de sa compagne avec un regard vague porté sur la scène. Puis, après un bref silence, elle esquisse un geste de la main, fluide et élégant, dans la direction de Siltaar.

Le mouvement est précis, presque imperceptible pour ceux qui ne guettent pas ce signe particulier. L’éventail d’Orla s’incline légèrement en direction de la musicienne. Elle saura que ce geste n’est pas une simple politesse : c’est une invitation à cesser son jeu, à quitter la scène en douceur, sans attirer l’attention de manière brusque. Puis elle lui adresse un sourire mesuré, empreint de gratitude et de reconnaissance. Elle incline légèrement la tête en signe de remerciement, une manière silencieuse de la féliciter pour sa prestation tout en lui indiquant que le moment est venu de la rejoindre.

[[LOUPS] Maître du Jeu]

Près de la terrasse supérieure, les éclats de rire des enfants habillent la nuit tandis qu'ils se faufilent entre les hautes haies. Ils disparaissent à nouveau dans le labyrinthe végétal, courant les uns après les autres, après s'être brièvement arrêtés pour saluer les nouveaux venus. Salistra, élégante et lumineuse sous le reflet de la lune Lykos, se redresse avec une certaine inquiétude palpable. Les deux gardes de la sécurité des Lycaeus, quant à eux, restent vigilants, observant les alentours.

"Messieurs, mesdemoiselles… Dois-je comprendre que le… problème est résolu ?" demande-t-elle, sa voix teintée d'une prudente curiosité.

Il est évident qu’elle fait référence à la tension qui a envahi la salle de réception. Mais alors que trois hommes en livrée impeccable, visiblement des serviteurs, s'approchent du petit groupe formé autour de Salistra, quelque chose semble dévier du scénario attendu. Au lieu de les convier à l’intérieur, comme ils l’ont fait pour les autres, les hommes s’arrêtent brusquement. Leur regard est fixe, presque dérangeant. Aucun mot ne sort de leur bouche. Les deux servantes qui avançaient jusqu'ici en donnant l'impression de simplement veiller au service en extérieur, elles aussi, se sont immobilisées. Leurs visages autrefois affables sont maintenant fermés, dénués de tout sourire. Une lourde tension s’installe.

Et c'est dans ce silence oppressant que vous réalisez soudainement une chose : vous n'entendez plus les rires des enfants.

[[LOUPS] Maître du Jeu]

La main gauche agrippe la massive rambarde de marbre. Il lève la tête et la tourne légèrement en direction du palier supérieur. Les éclats de voix lui semblent plus nets alors qu'il tente de filtrer les sons. Il part à l'assaut de l'escalier d'un pas agile.

Hugo gravit les marches de l’escalier avec agilité, ses sens en alerte. Chaque pas résonne faiblement contre le marbre poli, accompagné du bruissement étouffé des festivités en contrebas. Plus il monte, plus les éclats de voix deviennent distincts, émergeant du brouhaha général. Les timbres sont nettement discernables maintenant : un homme, une femme, engagés dans une dispute qui semble intense. L’air est chargé de tension. Arrivé à l’étage supérieur, il découvre un couloir somptueusement décoré. De lourdes tapisseries aux motifs complexes ornent les murs, leurs teintes de rouge et d'or rehaussées par les lueurs douces des chandeliers suspendus. Sur les murs, des tableaux de maîtres dévoilent des scènes de batailles et de nobles portraits, observant la scène de leurs cadres dorés. Les arrangements floraux impeccables disposés sur des consoles de marbre exhalent un parfum léger et sophistiqué.

Hugo remarque immédiatement que la plupart des portes du couloir sont fermées par des cadenas spécifiques, peut-être pour protéger des chambres ou bureaux privés. Son attention se focalisera sur une paire de doubles portes entrouvertes, juste en face de l'escalier. Là, derrière ces portes légèrement entrebâillées, les voix se font plus claires.

«Tu es aveugle ? » crie une voix de femme, sa voix chargée d’une colère qui semble contenir des années de frustration. « Ta mère commence à perdre patience avec toi, et tu affaiblis notre Maison avec tes… idioties ! »

Le ton de l'homme est plus bas, mais tout aussi tendu. Il est clair qu'il essaye de garder son calme, mais la pression de la situation commence à l'atteindre. « Je t'ai déjà dit, je ne quitterai pas ma femme ! »

« Elle t’a donné un seul enfant ! Un seul ! Et tu crois qu’elle t’en donnera un autre ? Non ! Elle n'en veut plus ! Elle est vouée à sa famille, elle ne pensera plus à toi, ni à notre Maison ! Mais moi… moi, je pourrais te donner des enfants ! »

[Comète]

Keith se félicite honteusement de son coup dans l'eau, preuve supplémentaire de son manque de maîtrise dans le domaine. Il revient finalement sur ses pas et traverse le porche couvert pour rejoindre sa position initiale dans la grand-salle, proche de la baie vitrée. Il ne sait pas quoi faire. Il ne sait même pas s'il doit faire quelque chose. Il reprend une gorgée de sa boisson et observe son verre vide, inutile et seul.

[Yiajmhat]

« Vous désirez quelque chose, Ser, Dame ? je vous déconseille les mignardises, elles sont trop salées. Mais j’ai d’excellents canapés.» lui glisse t elle en le fixant avec un peu plus d’intensité qu’une servante ne devrait le faire, comptant sur lui pour comprendre le sens du message en désignant d’un mouvement des yeux rapides les servantes et leurs plateaux drogués.

L'instinct de l'étranger n'était peut-être pas si dysfonctionnel après tout, lui qui avait dérobé à ce binôme de serviteurs une coupe de vin pétillant à la robe rosâtre dont il n'a pas prélevé la moindre goutte gardait en main le précieux nectar. L'attitude pour le moins criante de méfiance dont Nedylène faisait preuve sous le nez de potentiels alliés était bien assez claire pour être lisible : les plateaux délivrés étaient aussi suspects que leurs porteurs. L'interrogation de la sœur Salistra s'accompagne d'un signe de négation du basané et tandis qu'il allait répondre, Zak'm remarque l'ombre projetée du trio de serviteurs s'immobiliser à quelques centimètres de ses chaussures rutilantes.

Au lieu de les convier à l’intérieur, comme ils l’ont fait pour les autres, les hommes s’arrêtent brusquement. Leur regard est fixe, presque dérangeant. Aucun mot ne sort de leur bouche. Les deux servantes qui avançaient jusqu'ici en donnant l'impression de simplement veiller au service en extérieur, elles aussi, se sont immobilisées. Leurs visages autrefois affables sont maintenant fermés, dénués de tout sourire. Une lourde tension s’installe.

Et c'est dans ce silence oppressant que vous réalisez soudainement une chose : vous n'entendez plus les rires des enfants.

Puis ce silence, cette chappe de plomb enveloppant leurs alentours comme si le vent lui-même avait sciemment décidé de taire sa berceuse, de le frapper d'un pressentiment nauséeux. Tout père qu'il peut être, la disparition de ces rires qui l'avaient partiellement guidé jusqu'à cette petite alcôve bucolique instille une tension nouvelle dans ses mâchoires closes. Maintenant cette coupe inviolée entre ses doigts habiles, il cherche les prunelles aigue-marine de la femme à la crinière flavescente afin de confirmer le fait que cette menace se présentait certainement tout juste à eux. Zak'm ne se retourne pas un instant mais balaie une partie du jardinet d'une œillade cherchant à capter la présence d'un tuteur ou d'un piquet servant à maintenir les globes lumineux en suspension le long des allées. Car il préfère ainsi superviser les personnalités autrement plus importantes du banquet au risque que celles-ci ne soient prises pour cible.

Faisant montre de patience, il se tient toutefois prêt à l'action, les nervures musculeuses de son cou redessinant leur parcours sous sa crinière aile-de-corbeau. L'homme du désert est loin d'être démuni, cependant le nombre de variables à prendre en compte semble avoir atteint une ampleur considérable. Et ces gardes du corps, pouvaient-ils se montrer fiables ?