[MANIFESTE] La Confrérie des Loups

[RP & HRP] Où s'informer et comprendre les fondations de la Confrérie
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MANIFESTE
DE LA
CONFRÉRIE DES LOUPS




Qu’arriverait-il si nous reproduisions les erreurs passées ?

Il n’est pas certain que la réponse ait seulement un sens. Car ce n’est pas d’avoir manqué de subir les plaies de la guerre dans notre chair. Nos peuples n’ont eu de cesse de les répéter à l’envi et de faire couler par toutes les terres le sang de leurs ennemis. Combien de veuves victimes et d’orphelins livrés à eux-mêmes furent autant les stigmates que la mémoire de nos atroces campagnes ?

Si l’histoire bégaye, est-ce faute de l’avoir oubliée ?

Jusque dans nos cités et nos foyers, on trahit son ami et même son propre sang. A quelle affliction ne condamne-t-on pas, que l’on soit roi ou manant ? Pour un sou, une situation et même une affection… On laisse libre cours à la jalousie. Lorsqu’il ne s’agit pas d’invocations plus crapuleuses encore pour justifier l’oubli des valeurs qui nous élèvent et nous lient. Quelle atrocité, quelle infamie, les gens de nos peuples n'ont-ils pas commis ? Jusqu'où porterons-nous l'imagination débridée du mal en trouvant refuge dans l’hypocrisie ? Quelle noirceur absconse gangrène à ce point les âmes qu’elle nous fait faire l’économie de toute introspection ?

Y a-t-il jamais eu raison valable à de pareilles folies ?

Tandis que le monde se déchire pour un lopin de terre ou un honneur froissé pour ce qu’il contient d’or ou d’orgueil, nul ne paraît s'interroger sur ce qui dispense de tout remords. Quelle raison supérieure ouvre le droit à s’affranchir de toute culpabilité et des questions mêmes qui pourraient nous y amener ?

Quel cheminement absurde a pu conduire à déconsidérer autant le prix de la vie ?

Il semble pourtant qu’une lointaine mélodie, trouvant un écho commun dans de nombreux mythes antiques de nos civilisations, chantonne à nos oreilles de nous méfier de nous-mêmes. Il invite à entendre que rien n’est acquis. Jamais. Que le couperet du destin peut tomber pour nous punir d’avoir voulu nous élever par-delà les cieux qui nous ont vu naître et balbutier nos premières pensées.

Le temps est-il plein d’une originelle vanité ?

Céder à la bêtise, après avoir noirci des pages érudites ; élevé des structures complexes que notre violence condamne à voir détruites ; invoquer les dieux fièrement pour outrepasser allègrement leurs lois par notre conduite… Combien de temps encore nos folies seront hypothétiquement absoutes ? Elles remplissent comme autant de grains, un sablier dont nous ignorons seulement la limite… Et ne croyez pas pouvoir vous offrir le luxe du doute.

N’est-il pas temps de chercher le pardon ?

Les Aelans ont une expression qui devrait avoir du sens pour toutes les races : « Quand on ne le connaît pas, l'homme est un loup pour l'homme ». Elle dénonce la peur de l’inconnu. Peut-être est-il à chercher dans la peur la raison de nos malheurs. Après tout, qu’importe la raison que nous invoquons pour nos méfaits, à chaque fois, il s’agit davantage de ce que nous avons peur de perdre que de ce que nous aurons la joie de gagner. Nous fuyons la réalité de nos fragilités en courant après ce dont nous croyons manquer. Et pire encore, après ce que nous craignons de perdre, parfois même avant de nous l'être accaparé.

La peur sera-t-elle le déterminant commun à la chute de nos civilisations ?

Nous pouvons nous voiler la face aussi longtemps que nous le souhaitons, il n’en reste pas moins que de toutes les émotions fondamentales, la plus prégnante, la plus puissante, la plus irréductible, reste la peur de la mort. Et tout ce qu’elle charrie après elle. Tenez aussi fort que vous le voulez, la certitude que vous y êtes insensible ; à moins d’être fou, elle vous donnera tort.

Laisserez-vous la mort gagner sur la vie ?

Mais il n’y a de fatalités que celles que nous cristallisons, la certitude de nous éteindre mis à par. Un autre chemin est possible. Un chemin sur lequel l’esprit, le corps et le cœur sont remis au diapason. Il s’agit d’une voie peu pratiquée, car elle exige de chacun, de faire un examen de conscience et de son existence. Il réclame une honnêteté parfaite autant qu’un courage à la hauteur de ses peurs. C’est un voyage au long cours qui ne promet aucune assurance de rédemption. Il procure à tout le moins le soulagement d’avoir enfin cessé d’agir par réaction, et d’avoir pris pour la toute première fois de sa vie, une véritable décision.

Aurez-vous assez d’audace pour emprunter la voie du pardon ?

Gardez-vous de toute naïveté. Il ne s’agit pas de se renfermer sur soi-même et de s’offrir le refuge facile de l’ermite. Remiser son épée au grenier ne change pas le loup en brebis. On ne peut renier ni son passé, ni sa nature. On peut seulement les métamorphoser et se transcender. À qui pense pouvoir échapper à de nouveaux devoirs en embrassant cette voie, qu’il se détrompe. Cette voie appelle bien au contraire à continuer de s’exposer à de nouveaux engagements plus forts encore, ainsi qu’aux vicissitudes de la vie pour éprouver sa volonté au changement.

Craindrez-vous de perdre la vie pour vous-même ou de n’avoir su protéger celle des autres ?

Plus encore, ce chemin exige de chacun que pour chaque action coupable qu’il a produit, il en mène cent pour se racheter. Car l’avenir de nos peuples est à ce point en péril que pèse, sur chacun d’entre nous, une dette qu’une vie entière ne suffirait à honorer. Ce sont des générations entières qui devront s’engager dans l’espoir que, d’un ricochet dans les eaux du destin, des milliers d’encyclies produisent assez d’effet pour racheter nos fautes antédiluviennes. Il faut pour cela avoir même la force de racheter les fautes des autres, avant même les siennes.

Quand aurez-vous l’humilité de faire vôtre la culpabilité ?

La vision obscurcie par les œillères de nos certitudes, nous sommes enclins à poursuivre sans volonté réelle nos destinées étroites. Les atermoiements sans horizons relèguent à des lendemains imaginaires autant de doutes, de regrets et de remords sans convictions. Nous en eûmes davantage à céder à nos moindres ou plus extrêmes pulsions. Engoncé dans nos fiertés, l’âme claudicante, nous errons plus que nous dirigeons du berceau au cerceuil. Et chemin faisant, nous portons, par-devers nous, l’ensemble de nos forfaits comme le voile d’un précoce deuil.

Combien de temps laisserez-vous les affres rapaces conduire votre vie ?

Osez prendre le temps de vous arrêter. Ayez ce courage de passer en revue même des bribes de votre passé. Peut-être n’aurez-vous rien à l’esprit immédiatement, mais sondez alors plus profondément vos souvenirs et laissez ressurgir ce qui couve sous le brouhaha assourdissant de votre course effrénée. Et lorsque vous sentirez monter en vous la vague scélérate de votre conscience débordée, peut-être aurez-vous à l’esprit quelques-uns des mots dont nous l’avons pavé. À moins que vous ne rejetiez alors, en bloc, la rumeur grondante de la calvacade lointaine des émotions qui chargent. Il y a des vices que vous avez eus moins de mal à mettre en partage.

Oserez-vous affronter votre regard ?

Si l’honnêteté ou le poids de la réalité vous oblige vous pourriez vous trouver assailli et tout à fait submergé. Quand bien-même penseriez-vous qu’il ne vous reste aucun espoir, il n’est cependant jamais trop tard. Ni pour décider, ni pour être pardonné. Toutefois, il faut alors et impérativement accepter de renoncer. Renoncer à la fuite, à l’oubli, à l’absurdité et à toute facilité. Aucune confession ne suffit elle-même à absoudre ne serait-ce qu’un seul de nos péchés. Il n’y a de grâce, ni de pardon que dans la repentance et la pénitence. Prenez garde cependant à ne pas confondre l’engagement d’une action réelle et la passivité des vaines lamentations. Se repentir et faire pénitence implique d’agir concrètement pour repenser qui l’on est autant qu’agir pour transformer son existence et venir en aide aux autres. Il est moins question de se libérer de son fardeau que d’en prendre la réelle mesure, le faire sien et d’apprendre à vivre avec.

Avez-vous plus peur du loup ou de l’obscurité ?

Si une sincère volonté vous saisit de refuser la fatalité, il vous reste à choisir la façon dont vous agirez. Où que vous vous trouviez, qui que vous soyez, il est possible de mener à bien cette quête de recherche du pardon. Mettez-vous en marche et cherchez par les routes et au gré des rencontres pour trouver la Confrérie des Loups. Peut-être, nous trouverez-vous. Peut-être, aurons-nous quelques réponses pour vous.
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