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Re: [CAMPAGNE] Sous la surface

Publié : 07 oct. 2024, 22:13
par [LOUPS] Maître du Jeu
La nuit s'était désormais installée avec une lourdeur pesante, le ciel s'étant enveloppé de noirceur comme un voile sans fin. Les lumières qui éclairaient faiblement les chambres semblaient vacillantes, à peine suffisantes pour offrir une vision claire, sans doute ajustées pour ne pas agresser les patients en repos. Cependant, cet éclairage tamisé, loin d’apporter la sérénité attendue, déformait les ombres. Des coins de pièces qui semblaient inoffensifs prenaient soudain une allure menaçante, et les ombres paraissaient s'étirer, s’animer d'une vie propre.

Keith, Siltaar et Imann, tout trois sur le qui-vive après les événements perturbants, commencèrent à ressentir une étrange sensation. D'abord une pression sourde, une impression que quelque chose n'allait pas, que la réalité elle-même semblait vaciller. Des murmures leur parvenaient du bout du couloir, des mots indistincts, à peine audibles, mais suffisamment perturbants pour éveiller leur instinct de méfiance. Chacun d’eux perçut des mouvements furtifs dans leur vision périphérique, des formes floues qui semblaient se déplacer dans les coins d’ombre, disparaissant aussitôt qu’ils tentaient de les fixer du regard.

Keith fut le premier à remarquer quelque chose d’étrange dans l’une des chambres mal éclairées. Un patient qu'il pensait avoir vu allongé semblait maintenant assis, mais quand il se rapprocha pour vérifier, le lit était vide. Un frisson glacé parcourut son dos.

Siltaar, de son côté, sentit son cœur accélérer lorsqu’elle aperçut une silhouette passer furtivement dans le miroir d’une salle attenante. Un visage flou, des traits familiers, mais impossibles à identifier clairement. Ce n'était qu'un flash, mais l'image persista dans son esprit, lui donnant l’impression qu’elle n’était pas seule, que quelque chose ou quelqu’un les observait, en silence.

Quant à Imann, son esprit était déjà alerte après la scène de chaos dans la pièce. Il eut soudain l’impression que le sang sur les draps semblait bouger légèrement, comme s'il coulait à contre-courant, formant des motifs abstraits qui ressemblaient presque à des symboles. Un éclair de lumière se réverbéra dans la pièce, et pendant un instant, il crut voir des visages dans les taches de sang, des expressions de terreur muette qui le fixaient.

Re: [CAMPAGNE] Sous la surface

Publié : 08 oct. 2024, 00:18
par Athis
[LOUPS] Maître du Jeu a écrit : 07 oct. 2024, 22:03
Le scientifique, encore pâle devant les révélations d'Athis, la regarda avec gravité avant de prendre une profonde inspiration.
Dame Oryndel... il y a quelque chose de plus inquiétant encore, dit-il d'une voix tendue. Le contenu brisé du coffre-fort, avec ce sang, cela signifie que... nous avons probablement été exposés. Vous et moi.

Il marqua une pause, ses yeux scrutant ceux d'Athis avec une lueur de crainte à peine voilée.
Si cette contamination s'active dans l'obscurité, alors nous devons rester constamment dans la lumière. Tout de suite. Il est absolument vital que nous évitions toute obscurité, sinon... nous risquons de subir les mêmes effets que ce que nous avons observé dans le sang infecté.
Le scientifique passa nerveusement la main dans ses cheveux avant de continuer :
Je vais m'atteler immédiatement à chercher un remède. Nous n'avons plus beaucoup de temps. Mais pour l'instant, sous les projecteurs. Ne quittez jamais la lumière.

Il lui adressa un regard lourd de sens, conscient de la gravité de la situation.
Athis écouta attentivement le scientifique, sentant la gravité de la situation peser sur ses épaules. Ses yeux s'écarquillèrent légèrement à la révélation de leur possible exposition, mais elle s'efforça de garder son calme.
Je comprends la gravité de la situation, dit-elle d'une voix ferme mais empreinte de compassion. Nous devons agir rapidement et avec prudence. Si cette contamination s'active dans l'obscurité, alors nous devons effectivement rester constamment dans la lumière.

Elle jeta un coup d'œil autour d'elle, évaluant rapidement les options disponibles.
Je vais informer mon oncle de cette nouvelle urgence et m'assurer que toutes les mesures nécessaires soient prises pour maintenir une lumière constante dans toutes les zones critiques de l'hôpital. Nous devons également alerter le personnel et les patients de cette menace.

Athis prit une profonde inspiration, sentant l'adrénaline monter en elle.
je dois agir maintenant.
Elle se dirigea vers la porte du laboratoire. Elle se tourna vers le scientifique une ultime fois, voir s'il avait une dernière requête...

Re: [CAMPAGNE] Sous la surface

Publié : 08 oct. 2024, 03:07
par Yiajmhat
[LOUPS] Maître du Jeu a écrit : 07 oct. 2024, 22:07 Zak’m sentira l’atmosphère autour de lui se tordre, l’infirmière ralentissant brusquement, son regard devenant vitreux et vide. Ses lèvres commencèrent à trembler, puis elle se mit à murmurer des mots incompréhensibles. Son souffle devint erratique, ses yeux fixant quelque chose que Zak’m ne pouvait pas voir. Puis elle poussa un cri étouffé, recula brusquement contre le mur, les mains tendues comme pour repousser une vision invisible. L’infirmière commença à se balancer d’avant en arrière, sa respiration rapide et saccadée. Elle cria des noms, des suppliques, ses yeux fous s’agitant dans tous les sens. Ses mains agrippaient le scalpel comme une arme défensive, prête à frapper ce qu’elle croyait voir. Son corps semblait pris dans une vague de terreur incompréhensible.
Ainsi, lui aussi était infecté.

Zak'm le sentait crouler sous sa chair, ce sentiment acertainé grignotant ses nerfs, tandis que les frissons grattant sa peau à vif n'étaient plus seulement dus à la mésaise que cette infirmière instillait en lui par son rituel incompréhensible. Son premier réflexe dans cette pénombre est de tâter les murs à la recherche d'un interrupteur, quoi que ce soit qui puisse davantage éclairer la pièce et chasser le vignettage de son champ de vision comme étréci, soudain. Une décharge lui raidit l'échine lorsque le cri assourdi de son interlocutrice précède le choc sourd de son dos contre la paroi de la chambre. Une logique peut-être aberrante le fit se sentir plus en sécurité dans cet étroit cagibi plutôt qu'au contact du premier fou que le couloir engendrerait.

Mais ce scalpel l'obsédait, étranglé dans les pattes crispées de cette femme dont la folie aboutissait à un stade bien plus avancé que le sien. C'est lentement, l'œil rivé sur sa camarade que la lumière ait été faite ou non, qu'il prend soin d'ôter le cordon cintrant sa tunique d'aide-soignant. Passant l'arceau du col par-dessus sa tête, le vothian étire l'étoffe frisant la texture du papier en faisant coulisser l'anneau de ses doigts tout du long de ce pardessus bleuâtre comme il le ferait avec une écharpe. Puis le poignet senestre fomente quelques rotations dans l'objectif de tordre la tunique pour l'essorer de toute la tension qu'elle lui inspire et former un simulacre de corde. Ce faisant, il s'approche de la jeune femme et cherche à capter son regard en se penchant sensiblement. S'il avait déniché un interrupteur, ravivé les lampes occupant la pièce, peut-être essaierait-il de la raisonner tandis qu'il ne pouvait s'empêcher de lorgner les recoins de son environnement hostile. Peut-être lui demanderait-il son prénom, de lui décrire ce qu'elle perçoit, voit ou entend selon sa capacité à le décrire.

Cependant, si l'obscurité était toujours de mise, le maître d'armes tenterait d'un geste vif d'enrouler le papier crépon froissé autour des poignets joints de sa partenaire temporaire afin de maîtriser les mouvements erratiques de son arme sanglante, voir le lui faire lâcher enfin.

Re: [CAMPAGNE] Sous la surface

Publié : 08 oct. 2024, 21:44
par Comète
Encres Nomades a écrit : 06 oct. 2024, 22:22 La réponse empreinte d'embarras du docteur Carlyle l'oblige à abandonner le songeur de son attitude, délaissant ainsi l'observation passive des quatre lits pour retrouver un ancrage dans les eaux gris-bleu des prunelles de l'homme. Le masque de gravité qu'elle impose au tout venant se fendille, un sourire simple affleurant ses lèvres.

Promis, ceci restera entre nous. rétorque-t-elle, la tête légèrement penchée de côté, avant d'enchaîner sur la réponse qu'elle lui fait. Je vous suis, docteur.
Keith arbore brièvement le sourire en coin malicieux qui le caractérise, à demi camouflé par sa barbe entretenue. Il emboîte le pas à Siltaar, décidé. Mais sa décision tourne court lorsqu'un autre événement le stoppe dans son élan.
Amalea Melzi a écrit : 06 oct. 2024, 19:04 [...]

Elle marqua une courte pause, son visage se refermant légèrement en écoutant la question d'Imann sur l'odeur de sang. Elle semble surprise qu'il soit capable de détecter une telle odeur avec les effluves médicales diverses qui flottent dans la chambre. Mais la possibilité qu'un patient soit blessé sans qu'elle ne s'en rende compte l'inquiète et elle appelle une infirmière de la main.

Un de nos patients a été opéré récemment ?

L'infirmière hoche la tête, ce qui ne semble pas rassurer Amalea. Elle se détourne d'Imann et dépasse Keith et Siltaar pour se rendre au chevet des quatre scientifiques, remontant leur draps pour vérifier leur état. Quand elle retire les épaisses couvertures posées sur les draps blancs du lit Helena Marek, vous les découvrez souiller de sang. Amalea arrache presque le drap et vous découvrez que quelqu'un semble avoir tenté d'ouvrir le ventre de la pauvre femme dans son coma, des symboles étranges ont été gravés avec quelque objet tranchant, tachant de sang le lit.

Le Docteur Melzi s'occupe aussitôt d'elle, mais lève un regard concentré vers vous.

Nous avons quelqu'un d'armé ici.
Encres Nomades a écrit : 06 oct. 2024, 22:22À peine ont-ils tous deux le temps de faire mouvement que le docteur Melzi les dépasse pour se porter vers le quatuor des couches médicalisées. La paupière écarquillée, Siltaar s'immobilise et assiste sans mot dire à cet étrange ballet de draps que le médecin Suk s'évertue à effectuer, tirant, soulevant, rejetant ces linges en quête de quelque chose qui semble l'avoir alarmée. La vue du sang auréolant de ses éclaboussures rubescentes les draps recouvrant la forme inerte du corps d'Helena Marek et ce qu'elle croit deviner à travers le tissu lacéré et imbibé d'humeurs écarlates lui fait porter la main sur le coude de Keith. Et l'alerte annoncée par Amalea d'en accentuer la pression de ses pâles digitales. Une étreinte aussi ferme que douce qui se veut lui insuffler un ordre. Celui de ne pas bouger.

La Musicienne tourne alors son faciès aux traits refroidis par l'afflux abrupt de concentration, son regard partant à la chasse de l'individu qui, à leur insu, aurait pu pénétrer cette aile sécurisée et les menacerait de quelque arme savamment dissimulée. Sa mire dévie sur le maître-pâtissier, puis s'en vient fustiger la physionomie de l'infirmière, la dévisageant avec une attention presque avide.
Le docteur Carlyle s'immobilise, acceptant naturellement l'ordre intimé par le geste de la musicienne. La vue de l'hémoglobine ne provoque en lui aucune réaction. En revanche, l'annonce d'un potentiel individu armé met ses sens en alerte. Un léger frisson parcourt son corps et la main gardienne de Siltaar en ressent les vibrations aussi infimes soient-elles. Keith devient soudainement la proie de cette situation singulière et son élan d'enquêteur sombre peu à peu dans la crainte d'être à nouveau incapable d'agir dans une situation qui exige des capacités physiques. Les perles gris-bleues ornant ses orbites examinent l'étrange manège de l'infirmière venue assister le docteur Melzi. Le duvet blond et translucide sur sa nuque se hérisse.
[LOUPS] Maître du Jeu a écrit : 07 oct. 2024, 22:13 La nuit s'était désormais installée avec une lourdeur pesante, le ciel s'étant enveloppé de noirceur comme un voile sans fin. Les lumières qui éclairaient faiblement les chambres semblaient vacillantes, à peine suffisantes pour offrir une vision claire, sans doute ajustées pour ne pas agresser les patients en repos. Cependant, cet éclairage tamisé, loin d’apporter la sérénité attendue, déformait les ombres. Des coins de pièces qui semblaient inoffensifs prenaient soudain une allure menaçante, et les ombres paraissaient s'étirer, s’animer d'une vie propre.

Keith, Siltaar et Imann, tout trois sur le qui-vive après les événements perturbants, commencèrent à ressentir une étrange sensation. D'abord une pression sourde, une impression que quelque chose n'allait pas, que la réalité elle-même semblait vaciller. Des murmures leur parvenaient du bout du couloir, des mots indistincts, à peine audibles, mais suffisamment perturbants pour éveiller leur instinct de méfiance. Chacun d’eux perçut des mouvements furtifs dans leur vision périphérique, des formes floues qui semblaient se déplacer dans les coins d’ombre, disparaissant aussitôt qu’ils tentaient de les fixer du regard.

Keith fut le premier à remarquer quelque chose d’étrange dans l’une des chambres mal éclairées. Un patient qu'il pensait avoir vu allongé semblait maintenant assis, mais quand il se rapprocha pour vérifier, le lit était vide. Un frisson glacé parcourut son dos.

[...]
Le scientifique a quitté la poigne de la courtisane pour rejoindre... Le néant. Il sent le souffle figé du malaise parcourir son échine. Ses perceptions sont troubles et il fait de son mieux pour rationnaliser ses pensées. Il regarde autour de lui et tente de chasser les ombres mouvantes déformant son environnement. Sa main puissante mais incertaine parcourt le lit et il entame une marche à la dérive vers la pièce qu'il vient de quitter.

Keith fait de son mieux pour ignorer les chuchotis malvenus et déraisonnés empoisonnant son espace sonore. Il prend une inspiration et annonce d'une voix grave à tous ses partenaires : « Nous sommes infectés. »

Re: [CAMPAGNE] Sous la surface

Publié : 08 oct. 2024, 22:12
par Encres Nomades
[LOUPS] Maître du Jeu a écrit : 07 oct. 2024, 22:13 La nuit s'était désormais installée avec une lourdeur pesante, le ciel s'étant enveloppé de noirceur comme un voile sans fin. Les lumières qui éclairaient faiblement les chambres semblaient vacillantes, à peine suffisantes pour offrir une vision claire, sans doute ajustées pour ne pas agresser les patients en repos. Cependant, cet éclairage tamisé, loin d’apporter la sérénité attendue, déformait les ombres. Des coins de pièces qui semblaient inoffensifs prenaient soudain une allure menaçante, et les ombres paraissaient s'étirer, s’animer d'une vie propre.

Keith, Siltaar et Imann, tout trois sur le qui-vive après les événements perturbants, commencèrent à ressentir une étrange sensation. D'abord une pression sourde, une impression que quelque chose n'allait pas, que la réalité elle-même semblait vaciller. Des murmures leur parvenaient du bout du couloir, des mots indistincts, à peine audibles, mais suffisamment perturbants pour éveiller leur instinct de méfiance. Chacun d’eux perçut des mouvements furtifs dans leur vision périphérique, des formes floues qui semblaient se déplacer dans les coins d’ombre, disparaissant aussitôt qu’ils tentaient de les fixer du regard.

Siltaar, de son côté, sentit son cœur accélérer lorsqu’elle aperçut une silhouette passer furtivement dans le miroir d’une salle attenante. Un visage flou, des traits familiers, mais impossibles à identifier clairement. Ce n'était qu'un flash, mais l'image persista dans son esprit, lui donnant l’impression qu’elle n’était pas seule, que quelque chose ou quelqu’un les observait, en silence.
Sa peau se grenant de chair de poule, Siltaar observe la panique investir toute la physionomie de l'infirmière accourue vers le docteur Melzi pour l'aider à s'occuper de l'état critique d'Helena Marek. Elle-même n'en mène guère large alors qu'elle assiste à l'abrupte tombée du rideau nocturne, ainsi qu'un entracte impromptu s'imposant sur le sanglant de cette pièce médicale. L'Artiste a relâché le coude de Keith, que ses doigts crispés séquestraient encore, pour s'écarter de l'îlot des scientifiques alités. Prudente, elle longe les lits, observant à la dérobée les lampions du plafond qui ne cessent de cliqueter en un jeu de kaléidoscope irritant sa pupille. Et ses nerfs.
Keith Carlyle a écrit : 08 oct. 2024, 21:44 « Nous sommes infectés. »
Dans le sillage du docteur Carlyle se voit-elle à son tour emportée, cependant qu'à chaque clignement de ses paupières croit-elle apercevoir un fantôme familier de son passé, sans pour autant qu'elle ne réussisse à mettre un nom sur le flouté de ces visages fuyant sa mire. Elle qui, d'habitude, sait jouer de maîtrise avec la pléiade de ressentis que lui réserve, insatiable, son hypersensibilité, n'est que sursaut, gorge serrée, estomac noué. La peur de ce qu'elle ne saisit pas, de ce qu'elle ne comprend pas, la prend à bras le corps, et elle ne peut que hoqueter d'une angoisse primitive lorsque le diagnostic sans appel de Keith tombe comme une pierre au fond d'un puits vide.

Re: [CAMPAGNE] Sous la surface

Publié : 09 oct. 2024, 13:27
par [LOUPS] Maître du Jeu
Athis a écrit : 08 oct. 2024, 00:18 Athis prit une profonde inspiration, sentant l'adrénaline monter en elle.
je dois agir maintenant.
Elle se dirigea vers la porte du laboratoire. Elle se tourna vers le scientifique une ultime fois, voir s'il avait une dernière requête...
Le scientifique, absorbé par la tâche colossale qui l'attendait, ne releva pas la tête lorsque Athis se tourna vers lui. Il était déjà plongé dans ses recherches, griffonnant des notes, épluchant des données, et lançant des protocoles d'analyse dans l'espoir de trouver un remède à cette contamination mystérieuse.

En sortant dans le couloir faiblement éclairé, elle aperçut soudain la silhouette familière du Docteur Oryndel qui marchait en sens inverse. Il avait l'air pressé, ses sourcils froncés trahissant une inquiétude palpable. Lorsqu'il la vit, il s'arrêta, la regardant d'un air interrogateur.

Ma nièce, qu'as-tu appris ? demanda-t-il d'un ton grave, visiblement conscient que la situation s'aggravait à chaque instant.

Le couloir semblait plus sombre que jamais, les lumières vacillantes peinant à repousser la nuit qui, désormais, engloutissait l'hôpital. Le contraste avec la lueur agressive des laboratoires lui donnait l'impression que l'obscurité était omniprésente, prête à dévorer tout ce qui n'était pas sous les faibles faisceaux de lumière. Les néons paraissaient affreusement insuffisants, projetant des ombres inquiétantes sur les murs, accentuant le sentiment d'insécurité. Le frémissement d'ombres mouvantes à la périphérie de son champ de vision lui fit se demander, pendant un bref instant, si ce n'était pas les premiers signes d'hallucinations, comme le scientifique l'avait mentionné plus tôt.

Re: [CAMPAGNE] Sous la surface

Publié : 09 oct. 2024, 13:35
par [LOUPS] Maître du Jeu
Yiajmhat a écrit : 08 oct. 2024, 03:07 Cependant, si l'obscurité était toujours de mise, le maître d'armes tenterait d'un geste vif d'enrouler le papier crépon froissé autour des poignets joints de sa partenaire temporaire afin de maîtriser les mouvements erratiques de son arme sanglante, voir le lui faire lâcher enfin.
Alors que Zak'm approchait lentement de l'infirmière, l'obscurité se refermait de plus en plus autour de lui. Ce n'était plus simplement l'absence de lumière, mais une noirceur oppressante, presque palpable, qui semblait grignoter les contours de la réalité. Puis, dans cette pénombre mouvante, les ombres commencèrent à s'immiscer, horriblement réelles.

D'abord, ce furent des vabrations rampantes qui surgirent des coins de la pièce, des silhouettes humanoïdes mais distordues, tordues de manière grotesque. Leurs membres étaient trop longs, leurs têtes asymétriques, comme si des figures cauchemardesques essayaient de s'extirper du néant. Leurs yeux étaient des orbes vides, sans lumière, mais d'une profondeur noire qui semblait aspirer tout ce qui les entourait. L'une de ces créatures se détacha du mur et, d'une lenteur macabre, commença à glisser sur le sol en direction de Zak'm. Son corps semblait fait de chair en décomposition, émettant un bruit humide et viscéral à chaque mouvement, tandis qu'elle étendait des mains griffues, couvertes d'une substance visqueuse, vers lui. Une odeur pestilentielle monta à ses narines, un mélange de sang coagulé et de moisissure, et Zak'm sentit un haut-le-cœur monter en lui.

Son esprit s'emballait. Il cligna des yeux, essayant de chasser cette horreur de son champ de vision, mais chaque battement de cils semblait intensifier l'illusion. Des visages écorchés commençaient à se matérialiser autour de lui, des êtres autrefois humains, leurs bouches distendues dans des cris muets, laissant couler des rivières de sang qui s'étiraient en longs filets visqueux jusqu'au sol. Leurs orbites vides paraissaient le fixer, le juger, et il avait l'impression d'entendre des murmures inaudibles se répercuter dans ses tempes. Puis, soudain, une silhouette gigantesque apparut, remplissant l'espace de toute sa hauteur. Une créature aux ailes décharnées, son torse palpitant de veines noires. Ses yeux rougeoyants fixèrent Zak'm avec une haine palpable, tandis que ses mains griffues se tendaient vers lui, comme pour l'aspirer dans l'obscurité infinie de son corps.

L'infirmière aussi était piégée dans son propre cauchemar, ses yeux écarquillés regardant dans le vide, ses lèvres murmurant des prières incohérentes. Et alors que Zak'm commençait à enrouler le tissu autour de ses poignets, dans une explosion de mouvements désespérés, elle tenta de lever son scalpel vers l'une de ces visions cauchemardesques, comme si elle voulait se défendre contre des ennemis invisibles, frolant dangereusement le Vothian.

Re: [CAMPAGNE] Sous la surface

Publié : 09 oct. 2024, 13:38
par [LOUPS] Maître du Jeu
L'obscurité agit comme un formidable catalyseur.

La chambre principale devient rapidement le théâtre d’une terreur collective incontrôlable. Le Docteur Melzi, en quête de réponses parmi les draps ensanglantés, semble tout à coup pétrifié par des visions qui l’accablent. Son visage se tord d'horreur alors que ses yeux fixent un point invisible dans l’air, comme si elle voyait quelque chose d’inimaginable. Son souffle se fait court, entrecoupé de murmures de peur, et bientôt, elle hurle en tentant désespérément de se protéger de ce qu’elle croit être une menace imminente. L'infirmière, quant à elle, lâche un cri strident qui résonne dans toute la pièce, ses yeux écarquillés de terreur. Elle commence à agiter violemment les bras, frappant l’air comme si elle essayait d’éloigner des créatures invisibles qui s'acharnent sur elle. Ses mouvements deviennent de plus en plus désordonnés, et elle semble totalement déconnectée de la réalité, se heurtant contre les meubles, renversant des objets dans sa panique.

Mais ce n’est pas tout : les patients, auparavant inertes ou faibles, commencent eux aussi à réagir à ces visions terrifiantes. Un par un, ils s'agitent sous leurs draps, se débattant contre des ennemis invisibles. Les visages tordus par la douleur et la peur, certains se redressent brusquement dans leurs lits, tandis que d'autres, plus violents, arrachent leurs perfusions et tombent lourdement au sol. Leurs cris se mêlent en une cacophonie cauchemardesque, des râles gutturaux, des appels désespérés à une aide qui ne peut venir.

Ceux qui peuvent se lever titubent dans la chambre, leurs mouvements incohérents, comme des marionnettes brisées. Ils balbutient des phrases sans sens, leurs yeux vitreux rivés sur des horreurs invisibles. Et bientôt, une violence incontrôlable monte en eux : certains se tournent vers vous, leurs visages déformés par la haine et la peur, prêts à en venir aux mains. Leurs corps faibles mais déterminés se dirigent vers vous, dans une tentative désespérée d’échapper à leurs visions ou d’attaquer ce qu’ils perçoivent comme la source de leur cauchemar.

La tension est insoutenable, la chambre entière baignant dans une aura de folie et de violence. Le moindre faux mouvement pourrait faire basculer la situation dans une violence irrémédiable.

Re: [CAMPAGNE] Sous la surface

Publié : 09 oct. 2024, 17:14
par Athis
[LOUPS] Maître du Jeu a écrit : 09 oct. 2024, 13:27 Le scientifique, absorbé par la tâche colossale qui l'attendait, ne releva pas la tête lorsque Athis se tourna vers lui. Il était déjà plongé dans ses recherches, griffonnant des notes, épluchant des données, et lançant des protocoles d'analyse dans l'espoir de trouver un remède à cette contamination mystérieuse. En sortant dans le couloir faiblement éclairé, elle aperçut soudain la silhouette familière du Docteur Oryndel qui marchait en sens inverse. Il avait l'air pressé, ses sourcils froncés trahissant une inquiétude palpable. Lorsqu'il la vit, il s'arrêta, la regardant d'un air interrogateur.
Ma nièce, qu'as-tu appris ? demanda-t-il d'un ton grave, visiblement conscient que la situation s'aggravait à chaque instant.
Le couloir semblait plus sombre que jamais, les lumières vacillantes peinant à repousser la nuit qui, désormais, engloutissait l'hôpital. Le contraste avec la lueur agressive des laboratoires lui donnait l'impression que l'obscurité était omniprésente, prête à dévorer tout ce qui n'était pas sous les faibles faisceaux de lumière. Les néons paraissaient affreusement insuffisants, projetant des ombres inquiétantes sur les murs, accentuant le sentiment d'insécurité. Le frémissement d'ombres mouvantes à la périphérie de son champ de vision lui fit se demander, pendant un bref instant, si ce n'était pas les premiers signes d'hallucinations, comme le scientifique l'avait mentionné plus tôt.
Athis, encore sous le choc des révélations du laboratoire, fut soulagée de voir son oncle paraîitre dans le couloir. Elle prit une profonde inspiration pour se ressaisir avant de parler.
Mon oncle, la situation est critique. Le scientifique a découvert que la contamination s'active dans l'obscurité. Nous avons été exposés, lui et moi, et nous devons rester constamment dans la lumière pour éviter les effets de cette contamination.
Elle jeta un coup d'œil inquiet autour d'elle, notant les lumières vacillantes du couloir.
Nous devons immédiatement renforcer l'éclairage dans toutes les zones de l'hôpital, surtout dans les chambres des patients, peut-être activer les générateurs de secours ? Toute obscurité doit être évitée à tout prix.

Elle marqua une pause, dans l'urgence de la situation, pour reprendre son souffle.
De plus, le scientifique est en train de chercher un remède. Nous devons lui fournir tout le soutien nécessaire pour qu'il puisse travailler efficacement. La contamination semble liée aux micro-organismes des profondeurs océaniques, ce qui rend la situation encore plus complexe.

Athis fixa son oncle, droit dans les yeux.
Nous devons agir rapidement. Les patients et le personnel sont en danger. Nous devons informer tout le monde de cette menace et mettre en place des mesures de sécurité immédiates.
Elle se rapprocha de lui, baissant la voix.
Et mon oncle, soyons vigilants. Les effets de cette contamination peuvent être terrifiants. Nous devons rester ensemble pour surmonter cette crise, je ne veux plus être séprarée de vous à partir de maintenant.

C'est alors qu'il lui sembla entendre de drôles de bruits en provenance d'autres salles...

Re: [CAMPAGNE] Sous la surface

Publié : 09 oct. 2024, 17:45
par Comète
Keith est d'abord pétrifié par la scène cauchemardesque qui se tient devant lui, mais cela ne dure qu'une fraction de seconde. Son esprit pragmatique et imperméable aux affres du mysticisme lui permet de conserver un tant soit peu d'idées claires en cet instant. « Ce n'est pas réel. Ce n'est pas réel. » Ne cesse-t-il de se répéter intérieurement comme un mantra face aux ténèbres qui l'accablent. Il s'accroupit dans le grabuge violent et désordonné et apperçoit alors le docteur Melzi en proie aux visions, immobile, hurlant à corps perdu. Chassant les ombres cherchant à s'immiscer dans sa psychée, le docteur Carlyle se projette à l'aide de son corps puissant jusqu'à la guérisseuse et l'emporte avec lui au dessous ou au derrière du lit se trouvant à côté d'elle, hors de vue des patients dégénérés. Il use alors de toute la force en sa possession et de l'adrénaline ressentie par l'urgence pour l'emmener de gré ou de force sur cette courte distance.

Ce bref répit à l'abri de l'agitation lui permet de placer ses mains sur les yeux d'Amalea. Espérant dissiper la terreur irrationnelle qu'elle ressent, Keith tente le tout pour le tout. Avec calme et détermination, il s'approche de son oreille et murmure : « Docteur... écoutez ma voix. Rien de tout cela n'est réel. Ce que vous voyez, ce que vous ressentez... c'est une illusion, un mirage de votre esprit. Respirez... sentez l'air entrer dans vos poumons. Vous êtes ici, avec moi. »

Il détache doucement sa main droite, l'autre couvrant toujours les deux yeux et la pose délicatement sur son épaule pour ancrer sa présence et poursuit, d'une voix plus basse mais ferme : « Concentrez-vous sur le moment présent, sur ce que vous pouvez toucher. Vous êtes en vie, vous n'êtes pas seule. Ce sont des ombres, des fantômes de votre esprit. Ils ne peuvent pas vous atteindre. »

En gardant un ton constant, calme mais autoritaire, il continue de ramener doucement le docteur Melzi à la réalité : « Je suis ici, à vos côtés. Vous devez me faire confiance. Ensemble, nous allons traverser cela. Ne leur donnez pas de pouvoir. Ce que vous voyez ne vous contrôlera pas tant que vous ne leur en laissez pas la chance. Restez avec moi. »