[CAMPAGNE] Sous la surface | Clôturé

[Lucia de Syracuse]

— S'il vous plait, docteur Melzi-... ? commence-t-elle, cherchant à capter l'attention du médecin Suk. Je viens de recueillir le-... Témoignage du docteur Nora Saethrid. Ses doigts se rejoignent sur son ventre, en une attitude d'élève appliquée au devoir qui lui a été confié. Un peu décousu mais-... L'essentiel que j'en ai retenu est qu'ils travaillaient sur des organismes issus des fonds marins et-... Capables de survivre à des pressions au-delà de l'entendement. La Musicienne observe Keith et Amalea à tour de rôle, ses canines légèrement bombées s'enhardissant à mordiller la pulpe de sa lèvre inférieure. Une inspiration. D'une dernière sortie en mer, l'un des scientifiques a-... Ramené quelque chose, d'après Nora. Comme vous vous en doutez, la situation a commencé à-... Dégénérer. Ses pouces s'entrechoquent, jouant d'estocs au gré arythmique de ses pensées. Paranoïa. Cauchemars. Hallucinations. Ses narines s'épatent sur un long et lent souffle nasal, tandis qu'elle jette une œillade songeuse, un brin préoccupée, en direction des quatre lits auréolés de leurs voiles blanchâtres. Elle reporte l'attention de ses iris lactescents sur le docteur Melzi. Hm, vous avez examiné le docteur Helena Marek, celle qui est sous-... Assistance respiratoire. Vous confirmez qu'elle est enceinte ?

Imann s'arrêta net. Placé à quelques mètres de la médecin Suk, il l'a fixait de ses yeux gris, cherchant un contact visuel.

« Il ne s'agit pas d'une simple curiosité scientifique. Des propriétés biologiques et psychiques encores inconnues. D'autre part, votre rapport sur l'évolution de l'atmosphère dans l'hôpital docteur Melzi, suggère que la présence des patients affectés perturbe l'environnement autour d'eux. Ce qui, de fait, nous met peut-être tous en danger, qu'il s'agisse de délir collectif ou de transmission biologique, voir psychologique. L'anomalie n'est peut-être pas une simple toxine ou une énième maladie contagieuse. Le cas des hallucinations, des cauchemars et même de cette atmosphère singulière... Sans compter que des agents non exposés sont désormais souffrants... La dimension de cette singularité dépasse probablement le cadre de l'anatomie humaine. » Il marque une pause. « Il nous faut à tout prix comprendre quel est l'agent en cause de cette affection. Et analyser le lien entre les symptômes et l'exposition. Les récits, crédibles ou non des patients seront tout aussi précieux. »

Amalea hoche la tête aux commentaires plein de bon sens de Keith, semblant d'accord avec lui. Puis elle se redressa légèrement, son expression neutre masquant une pointe de perplexité face à l’affirmation de Siltaar. Son regard, précis et professionnel, passa rapidement de l’Artiste aux patients sous assistance, puis se fixa de nouveau sur Helena Marek, la femme sous assistance respiratoire.

— Enceinte ? Non, il n'y a jamais rien eu dans ses analyses ou son état général qui suggère une telle condition.

Elle resta silencieuse un moment, mais avant qu'elle ne puisse approfondir la question, son regard accrocha celui d'Imann. Il se tenait là, quelques mètres plus loin, ses yeux gris perçant, cherchant clairement à attirer son attention. Amalea fronça légèrement les sourcils, détectant quelque chose de plus dans son regard insistant.

— Tout va bien ? demanda-t-elle, l’interrogeant du regard, tout en jetant une nouvelle œillade vers Siltaar pour tenter de comprendre le lien entre cette révélation d’une grossesse supposée et ce que l’homme à l'attitude discrète pouvait bien avoir à révéler

[[LOUPS] Maître du Jeu]

— Sachez que ces informations remonteront rapidement. Une dernière question : auriez-vous constaté des signes d'agressivité entre vos confrères et ces scientifiques ? Ou un comportement suspect à leur égard de la part du personnel de cet hôpital ?

Se décalant sensiblement sur le rebord de son siège, Zak'm démontrait qu'il était sur le point de la quitter, abordant ainsi les derniers instants de conversation sensée que cette infirmière épuisée était à même de mener dans son état.

Zak'm perçut immédiatement le changement d'attitude de l'infirmière. Ce n’était plus simplement la fatigue qui parlait, mais une autre facette, quelque chose de profondément troublant qui commençait à émerger. Les mots qui sortaient de sa bouche étaient les mêmes, mais le ton et la posture révélaient une transformation insidieuse, presque imperceptible d’abord, mais rapidement impossible à ignorer.

— Aucun soignant ne ferait de mal à un patient, jamais... nous sommes là pour les aider, dit-elle, sa voix prenant une teinte presque mécanique, comme si elle récitait un discours appris par cœur. Ses mains tremblaient légèrement, pourtant son sourire s’élargit d'une manière déconcertante. Regardez, par exemple, tout à l'heure, j'ai soulagé une patiente qui avait mal au ventre.

C'est alors qu'elle révéla un scalpel ensanglanté, ses doigts crispés autour du manche métallique. Le sang, encore frais, perlait et gouttait lentement sur le sol. Zak'm sentit son cœur se serrer, chaque fibre de son corps en alerte. Son esprit analysait déjà les options, les sorties, les moyens de désarmer cette situation avec la plus grande prudence.

— Je suis une bonne infirmière, n’est-ce pas ? répéta-t-elle, son sourire s’étirant jusqu’à donner l’impression que ses lèvres allaient se fendre.

[Pactole]

Elle resta silencieuse un moment, mais avant qu'elle ne puisse approfondir la question, son regard accrocha celui d'Imann. Il se tenait là, quelques mètres plus loin, ses yeux gris perçant, cherchant clairement à attirer son attention. Amalea fronça légèrement les sourcils, détectant quelque chose de plus dans son regard insistant.

— Tout va bien ? demanda-t-elle, l’interrogeant du regard, tout en jetant une nouvelle œillade vers Siltaar pour tenter de comprendre le lien entre cette révélation d’une grossesse supposée et ce que l’homme à l'attitude discrète pouvait bien avoir à révéler

- J'ai besoin de m'entretenir avec vous, seul à seul... vous êtes très demandée alors j'attends mon tour. répondit Imann d'une voix douce.

[Lucia de Syracuse]

- J'ai besoin de m'entretenir avec vous, seul à seul... vous êtes très demandée alors j'attends mon tour. répondit Imann d'une voix douce.

Amalea sentait une étrange tension émaner d'Imann. Le ton doux de sa voix ne parvenait pas à dissiper l'inquiétude qu'elle ressentait face à cet homme dont l'insistance la troublait de plus en plus. L'intensité de son regard, presque trop direct, la mettait mal à l'aise. Elle fronça légèrement les sourcils et accepta de s'avancer légèrement pour qu'ils se retrouvent un peu à l'écart du reste, tout en lui répondant sur un ton neutre mais ferme :

— Si vous avez besoin d'aide, je vous écoute. Est-ce que quelque chose vous préoccupe ?

Amalea semblait avoir décidé qu'il valait mieux aborder directement la situation plutôt que de laisser traîner une ambiance aussi pesante.

[Yiajmhat]

Zak'm perçut immédiatement le changement d'attitude de l'infirmière. Ce n’était plus simplement la fatigue qui parlait, mais une autre facette, quelque chose de profondément troublant qui commençait à émerger. Les mots qui sortaient de sa bouche étaient les mêmes, mais le ton et la posture révélaient une transformation insidieuse, presque imperceptible d’abord, mais rapidement impossible à ignorer.

L'instinct du vothian se hérissait de picots. Un sentiment de danger imminent qu'il n'était pas encore en mesure d'appréhender dans son ensemble dilatait ses veines qui distillaient une étrange chaleur courant les fibres de ses muscles temporairement tétanisés. Le frisson abrupt, envahissant et insidieux, assiégeait ses épaules raidies sans aller jusqu'à les étreindre assez pour les secouer ostensiblement mais alertait malgré tout ses sens comme un aiguillon à bétail ne l'aurait fait en lieu et place de cette décharge soudaine. Ses pupilles encarcannées dans leur écrin de verdure s'élargissent, l'adrénaline pompe davantage de sang sous la peau tendue de ses tempes, les veines de son cou se gonflent d'un regain d'énergie. Et tout, à cet instant, lui hurle de partir, de tourner les talons et de se mettre à l'abri. Car c'est ainsi que son sens de la survie se voulait le protéger de toute menace qui n'allait guère tarder à se manifester plus avant. Toutefois Zak'm reste, figé sur le rebord vertigineux de son siège vissé au sol, au chevet de cette femme que le mal prenait d'assaut à mesure que le ciel ne s'assombrissait. Le progressif de cette métamorphose, il ne l'avait pas instantanément décelé ; ses inflexions devenues atones accompagnaient le dégressif de sa paranoïa tandis que sa gestuelle auparavant hachée paraissait infiniment plus sûre désormais.

— Aucun soignant ne ferait de mal à un patient, jamais... nous sommes là pour les aider, dit-elle, sa voix prenant une teinte presque mécanique, comme si elle récitait un discours appris par cœur. Ses mains tremblaient légèrement, pourtant son sourire s’élargit d'une manière déconcertante. Regardez, par exemple, tout à l'heure, j'ai soulagé une patiente qui avait mal au ventre.

C'est alors qu'elle révéla un scalpel ensanglanté, ses doigts crispés autour du manche métallique. Le sang, encore frais, perlait et gouttait lentement sur le sol. Zak'm sentit son cœur se serrer, chaque fibre de son corps en alerte. Son esprit analysait déjà les options, les sorties, les moyens de désarmer cette situation avec la plus grande prudence.

— Je suis une bonne infirmière, n’est-ce pas ? répéta-t-elle, son sourire s’étirant jusqu’à donner l’impression que ses lèvres allaient se fendre.

— Vos patients ont beaucoup de chance de vous avoir, n'en doutez pas, ment-il effrontément, maintenant une attitude posée et professionnelle en dépit de la vision de ce sang frais perlant le lino de son glas déjà sonné. Puis-je vous accompagner jusqu'à la chambre de votre prochain patient ? Votre travail est majeur, j'aimerais en apprendre davantage. Qui sait, vous pourriez faire naître une vocation.

Le ton du maître d'armes préserve son placide, feignant à la perfection l'intérêt pour son travail tandis qu'il ouvre lentement un bras pour l'inviter avec grâce à le mener ailleurs. Cet excellent menteur tâche de lui prêter toute l'attention possible, en particulier devant la potentielle menace de cette arme tranchante ayant déjà prélevé son tribut. Bien sûr, le sourire qu'il lui réserve derrière son masque chirurgical n'a plus rien de sympathique ou de sincère, forçant ses paupières inférieures à se rehausser pour lui assurer toute la crédible fausseté de son expression arrangée de toute pièce. D'une petite impulsion, le grand vothian à la peau cuivrée se relève de son siège soudain bien bas, les cuisses tendues, va jusqu'à lui proposer de l'aide en lui tendant une main assistante. Si d'aventure l'infirmière prise de folie articulait sa volonté de le guider jusqu'à une prochaine chambre sans aller jusqu'à l'agresser à la première occasion, le réfugié ne manquerait pas de s'y enfermer avec elle... afin de mettre son plan en branle au moment le plus opportun.

[Athis]

Le responsable du laboratoire, un homme à l’air sérieux, leva la tête au moment où Athis entra dans la pièce. Ses lunettes glissèrent légèrement sur son nez, un air de concentration intense dans le regard. Sans plus de préambule, il se redressa et, d’un geste rapide, l’invita à s’approcher.
— Vous arrivez à point nommé, Dame Oryndel, déclara-t-il en baissant la lumière ambiante pour créer une atmosphère plus tamisée. Venez ici, je veux que vous observiez cela de vos propres yeux avant de le rapporter à votre oncle.

Athis le suivit, avec un petit air sérieux pincé qui aurait bien amusé ses connaissances proches. Mais ses yeux scrutaient partout, agités de sa curiosité de chatte.
— Et bien... quand faut y aller, faut y aller hein. Elle observa alors les fameux tubes scellés.

Athis fit une moue dubitative en observant les mouvements subtils dans le sang à travers le microscope. Elle se redressa lentement, son regard perçant fixé sur le scientifique. Ce dernier se mit à occulter toute forme de lumière dans la pièce et ce dernier l'invita à regarder de nouveau...
— Maintenant, regardez à nouveau, dit-il avec un ton solennel.

Cette fois, lorsqu'Athis regarda à travers le microscope, elle put voir des mouvements subtils dans le sang, comme des ombres s'activant dans les cellules. Ces particules semblaient s'animer dans l'obscurité, révélant une forme de contamination qui échappait aux analyses classiques.
— Oh... Woa. C'est fascinant et terrifiant à la fois, murmura-t-elle. On dirait une sorte de possession cellulaire. Heureusement que les tubes sont scellés !

Puis elle écouta attentivement le scientifique.
— Il ne s’active que dans le noir, mais devient alors très volatil, et surtout... très contaminant. Tant que les patients ne saignent pas la nuit, il n'y a pas de danger immédiat. J'ai d’ailleurs déjà fait passer le mot pour interdire toute opération tant que nous n'aurons pas isolé la nature exacte de cette substance.

Elle marqua une pause, réfléchissant à voix haute.
— Très bonne initiative professeur. Il semble que cette contamination soit activée par l'obscurité. Cela signifie que nous devons absolument éviter de laisser les malades dans le noir. Il faudrait peut-être envisager de maintenir une lumière constante dans leurs chambres. Puis éviter également toute hémorragie, la moindre goutte de sang est potentiellement dangereuse.
Ses yeux se voilèrent un instant, signe d'une sur-activité cérébrale d'analyse. Elle se mit à réfléchir à toute vitesse, tentant de comprendre les implications de cette découverte. Puis, réalisant qu'elle s'était laissée emporter par son envahissante aptitude, elle se donna une petite gifle pour redevenir "normale et calme".
— Pardon, dit-elle avec un sourire fautif. Parfois, mon esprit s'emballe un peu trop.

Elle se tourna vers lui, une lueur de détermination dans les yeux.
— Avez-vous une idée de l'origine de cette contamination ? Est-ce que cela pourrait être lié aux recherches sur les micro-organismes des profondeurs océaniques ? Et vous ? Comment vous sentez-vous ? Vous ne vous sentez pas devenir un peu zombie par moment ? Demanda-t-elle le plus sérieusement du monde.
Elle attendit la réponse du scientifique, prête à recueillir toute information qui pourrait les aider à résoudre ce mystère...

[Pactole]

— Si vous avez besoin d'aide, je vous écoute. Est-ce que quelque chose vous préoccupe ?

Amalea semblait avoir décidé qu'il valait mieux aborder directement la situation plutôt que de laisser traîner une ambiance aussi pesante.

- Il me semble que c'est la première fois que nous échangeons alors permettez moi de me présenter. Imann Kand, maître pâtissier du palais, ravi de faire enfin votre connaissance. Se présenta Imann dans une inclinaison respectueuse.

- Ne vous donnez pas la peine de vous présenter Docteur, j'en sais suffisamment pour vous faire confiance.

Imann présenta le carnet fraîchement déniché à Amaléa en arborant le sourire de l'enfant prit la main dans le pot de confiture.

- J'ai trouvé ceci dans les affaires des patients... Le contenu est pour le moins... intriguant. C'est en votre qualité de médecin Suk que je vous le remet, j'aurai ainsi la certitude que les informations liées à ce carnet seront exploitées à noble cause. Comprenez qu'en tant qu'artisan métier de bouche, je prend particulièrement à cœur les risques d'intoxication.

Imann marqua une pause et porta une main tendu sur le coté de sa bouche, comme pour dire un secret.

-Également, la curiosité me pousse à vous demander. Je ne vois pas de blessures apparentes sur les patients, sauriez vous d'où provient cette prenante odeur de sang ? Demanda Imann à voix basse.

[Encres Nomades]

Amalea hoche la tête aux commentaires plein de bon sens de Keith, semblant d'accord avec lui. Puis elle se redressa légèrement, son expression neutre masquant une pointe de perplexité face à l’affirmation de Siltaar. Son regard, précis et professionnel, passa rapidement de l’Artiste aux patients sous assistance, puis se fixa de nouveau sur Helena Marek, la femme sous assistance respiratoire.

— Enceinte ? Non, il n'y a jamais rien eu dans ses analyses ou son état général qui suggère une telle condition.

Elle resta silencieuse un moment, mais avant qu'elle ne puisse approfondir la question, son regard accrocha celui d'Imann. Il se tenait là, quelques mètres plus loin, ses yeux gris perçant, cherchant clairement à attirer son attention. Amalea fronça légèrement les sourcils, détectant quelque chose de plus dans son regard insistant.

— Tout va bien ? demanda-t-elle, l’interrogeant du regard, tout en jetant une nouvelle œillade vers Siltaar pour tenter de comprendre le lien entre cette révélation d’une grossesse supposée et ce que l’homme à l'attitude discrète pouvait bien avoir à révéler.

Siltaar ne peut que s'émouvoir d'un lent haussement d'épaules impuissant lorsqu'elle croise le regard interrogateur du docteur Melzi quant à l'attitude insolite du maître-pâtissier. Si la présence de ce dernier au sein de l'hôpital n'aguiche guère sa curiosité – après tout, n'est-il pas volontaire comme tous ceux de la Maison Lycaeus présents en ces murs ? - son comportement un brin insistant et doucereux à l'égard du médecin Suk a le don d'instiller sa part de frisson algide le long de son échine raidie. Et de reporter les faisceaux argentés de sa mire sur le docteur Carlyle non sans jeter une pléiade de coups d’œil attentifs sur le duo éloigné.

— … Cette Helena Marek s'est pourtant confiée sur le-... Sujet de cette grossesse inattendue au docteur Saethrid. Je doute que ce soit une-... Mauvaise interprétation de ses paroles. Enfin, toutes ces histoires de troubles du comportement, de cauchemars, ne me rassurent en rien. Je crains qu'une mise en quarantaine nous pende au nez-... !

[Comète]

Keith observe tranquillement la mise à l'écart du docteur Melzi et du maître Kand. Son attention portée à nouveau vers la musicienne Siltaar, il l'écoute et hoche silencieusement la tête. Sa vision parcourt la pièce avec autant de questions en suspens...

« C'est un scénario envisageable. La quarantaine, j'entends. » Il cligne des yeux plusieurs fois, puis reprend, plus bas. « Nous devons en savoir plus sur cette... grossesse. Et il me faut à tout prix tenter d'établir un dialogue avec le docteur Orhlin. Dame Varik, on dit que la musique adoucit les mœurs. Pourriez-vous envisager d'user de vos talent sur certains patients et voir si cela nous permet de les aborder, malgré leur état psychique ? »

[Encres Nomades]

« C'est un scénario envisageable. La quarantaine, j'entends. » Il cligne des yeux plusieurs fois, puis reprend, plus bas. « Nous devons en savoir plus sur cette... grossesse. Et il me faut à tout prix tenter d'établir un dialogue avec le docteur Orhlin. Dame Varik, on dit que la musique adoucit les mœurs. Pourriez-vous envisager d'user de vos talent sur certains patients et voir si cela nous permet de les aborder, malgré leur état psychique ? »

— Hm. Siltaar inflige à l'arc ourlant ses lèvres le froissement d'une grimace contrite. Docteur Carlyle, j'aurais-... Volontiers accédé à votre requête. Cependant-... Elle dénoue lentement la trame serrée de ses doigts entremêlés sur la ceinture bossuant sa taille pour écarter ses bras dans un élan d'impuissance. ... Vous me voyez dépouillée de mon fidèle instrument. Il est vrai que dans l'urgence je n'ai pas-... Songé à l'emporter.

La Musicienne repose ses bras le long de ses flancs, pour observer le quatuor de lits enveloppés de leur blanc linceul, un voile songeur ennuageant l'opale de son regard.