Re: [ALENTOURS] De la rencontre du feu et de la glace | Siltaar & Zak'm
Publié : 22 sept. 2024, 18:21
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— Hm. Ils semblent bien s'accorder. amorce-t-elle, tête inclinée sur le côté, tandis que ses prunelles d'opale poursuivent le sillage rapide de l'herboriste dont l'attitude semble s'être assagie au contact de l'estropié. Elle ajoute après un silence éloquent. Pour les pitreries.
Les remparts déjà s'érigent, annonçant le terme de cette insolite escapade, et présentent l'une des impressionnantes portes permettant d'accéder à la capitale lykéenne. Faite de pierres de taille, flanquée de deux hautes tours rondes, ornée des bannières au loup du Marquisat, elle marie force et élégance. Passant sous l'arche du remarquable édifice dont les grands vantaux de bois appesantis de fer béent sur les rumeurs mercantiles de la ville, Siltaar remonte l'artère au côté de son guide.
— J'ai appris deux ou trois-... Techniques d'auto-défense, par le passé. reprend l'Artiste, laconique sur la temporalité exacte de cette période révolue. En ces temps troublés où-... Le moindre coin d'ombre peut celer un nid de frelons, il n'est pas bon-... D'être une femme isolée. Un bout de langue rose vient humecter ses lèvres affectées d'une soudaine sécheresse tandis qu'un vague haussement d'épaules se fait messager d'une feinte nonchalance. J'attribue d'avoir pu maîtriser cet homme à temps-... À la chance.
Autour d'eux, bourgeoisie et roture s'extirpent de leur nid douillet, cependant que d'autres, déjà sur le pied de guerre, piétinent vers la place d'un marché aux étals tout juste achalandés et près desquels s'expriment les premières harangues. Aux balbutiements de cette maussade matinée se fondent l'écho de conversations discrètes, la rumeur de rires perlés ou graves, l'aboiement d'un chien agacé.
— Tous-... ? rétorque-t-elle sur un souffle de rire qui anime agréablement ses épaules roides. Certes, non. Je n'ai pas le palais assez épicurien pour cela. Maiiis-... Hm, j'apprécie particulièrement les sushis et le tartare de-... Vrenis étalé sur ce qu'ils appellent des-... Blinis ? Un coup d’œil jeté par-delà le bord jaloux de son capuchon lui permet de courtiser le faciès du basané et d'attraper au vol cette esquisse de grimace. Ses canines au léger bombé croquent la pulpe de sa lèvre inférieure. … Vous n'aimez pas le poisson ?
Après avoir recueilli la palabre que l'homme du désert daigne lui céder, la Musicienne érige soudain l'index de sa senestre entre eux ; l'envol délicat, exonéré de parole, invite le basané à la patience cependant qu'elle accélère son pas pour se porter au devant d'une boutique dont le massif présentoir de bois, sous sa vitrine joliment décorée, stimule l'odorat du chaland par le fumet appétissant d'une collection de petits pains à peine sortis du fourneau. Sous l'auvent protecteur de sa coiffe de tissu que Siltaar retient de la pince mesurée de ses pâles digitales, le nez hume le moelleux de ces fragrances. D'une foulée décidée, la jeune femme s'engouffre ensuite à l'intérieur de l'échoppe à l'atmosphère accueillante d'où s'échappent des odeurs tièdes de pâte cuite. Parvenue au comptoir anobli de farine, elle engage un échange rapide avec le mitron. Il s'écoule à peine un chapelet de minutes lorsque la silhouette de l'Artiste s'extirpe du petit commerce, les bras chargés de cinq brioches à l'aspect généreux. Un aller-retour exécuté d'une volée de pas alerte lui fait aborder le trio auquel elle propose les douceurs acquises puis rebrousser chemin et réitérer son offre à l'endroit du maître d'armes, l'une des deux dernières pâtisseries en équilibre au creux de sa paume levée vers ce dernier. La prunelle quêtant son opposée sans vaciller ou fomenter une retraite, sa prose éraillée se veut neutre lorsqu'elle reprend la parole au terme de cette échappée.
— Toutes ces passes et ces voltes ne vous ont-elles pas ouvert l'appétit, mess-... ! Zak'm ? corrige-t-elle aussitôt, se souvenant que ses envolées protocolaires ne sont pas du goût du réfugié.
Les remparts déjà s'érigent, annonçant le terme de cette insolite escapade, et présentent l'une des impressionnantes portes permettant d'accéder à la capitale lykéenne. Faite de pierres de taille, flanquée de deux hautes tours rondes, ornée des bannières au loup du Marquisat, elle marie force et élégance. Passant sous l'arche du remarquable édifice dont les grands vantaux de bois appesantis de fer béent sur les rumeurs mercantiles de la ville, Siltaar remonte l'artère au côté de son guide.
— J'ai appris deux ou trois-... Techniques d'auto-défense, par le passé. reprend l'Artiste, laconique sur la temporalité exacte de cette période révolue. En ces temps troublés où-... Le moindre coin d'ombre peut celer un nid de frelons, il n'est pas bon-... D'être une femme isolée. Un bout de langue rose vient humecter ses lèvres affectées d'une soudaine sécheresse tandis qu'un vague haussement d'épaules se fait messager d'une feinte nonchalance. J'attribue d'avoir pu maîtriser cet homme à temps-... À la chance.
Autour d'eux, bourgeoisie et roture s'extirpent de leur nid douillet, cependant que d'autres, déjà sur le pied de guerre, piétinent vers la place d'un marché aux étals tout juste achalandés et près desquels s'expriment les premières harangues. Aux balbutiements de cette maussade matinée se fondent l'écho de conversations discrètes, la rumeur de rires perlés ou graves, l'aboiement d'un chien agacé.
— Tous-... ? rétorque-t-elle sur un souffle de rire qui anime agréablement ses épaules roides. Certes, non. Je n'ai pas le palais assez épicurien pour cela. Maiiis-... Hm, j'apprécie particulièrement les sushis et le tartare de-... Vrenis étalé sur ce qu'ils appellent des-... Blinis ? Un coup d’œil jeté par-delà le bord jaloux de son capuchon lui permet de courtiser le faciès du basané et d'attraper au vol cette esquisse de grimace. Ses canines au léger bombé croquent la pulpe de sa lèvre inférieure. … Vous n'aimez pas le poisson ?
Après avoir recueilli la palabre que l'homme du désert daigne lui céder, la Musicienne érige soudain l'index de sa senestre entre eux ; l'envol délicat, exonéré de parole, invite le basané à la patience cependant qu'elle accélère son pas pour se porter au devant d'une boutique dont le massif présentoir de bois, sous sa vitrine joliment décorée, stimule l'odorat du chaland par le fumet appétissant d'une collection de petits pains à peine sortis du fourneau. Sous l'auvent protecteur de sa coiffe de tissu que Siltaar retient de la pince mesurée de ses pâles digitales, le nez hume le moelleux de ces fragrances. D'une foulée décidée, la jeune femme s'engouffre ensuite à l'intérieur de l'échoppe à l'atmosphère accueillante d'où s'échappent des odeurs tièdes de pâte cuite. Parvenue au comptoir anobli de farine, elle engage un échange rapide avec le mitron. Il s'écoule à peine un chapelet de minutes lorsque la silhouette de l'Artiste s'extirpe du petit commerce, les bras chargés de cinq brioches à l'aspect généreux. Un aller-retour exécuté d'une volée de pas alerte lui fait aborder le trio auquel elle propose les douceurs acquises puis rebrousser chemin et réitérer son offre à l'endroit du maître d'armes, l'une des deux dernières pâtisseries en équilibre au creux de sa paume levée vers ce dernier. La prunelle quêtant son opposée sans vaciller ou fomenter une retraite, sa prose éraillée se veut neutre lorsqu'elle reprend la parole au terme de cette échappée.
— Toutes ces passes et ces voltes ne vous ont-elles pas ouvert l'appétit, mess-... ! Zak'm ? corrige-t-elle aussitôt, se souvenant que ses envolées protocolaires ne sont pas du goût du réfugié.
