***
— … Des plantes, hm ? marmonne-t-elle, le nez froncé.
Le faciès frappé d'une franche expression d'incrédulité blasée, Siltaar devine que la filature — préméditée, de surcroît ! — de la botaniste se solde par un épilogue raté. Et lorsque la perfide asiatique se tourne vers elle pour lui dédier un sourire tout en dents, dont l'esquisse se fait messagère de la fourberie de son plan, la Musicienne exhale un profond soupir dépité cependant qu'elle redresse ses épaules, sur le qui-vive, en percevant l'interpellation cordiale d'un des trois acolytes.
— Mais-... Non-non-non ! proteste Siltaar dans un chuchotement empressé, tout en tentant de maintenir le coude de l'indocile dans l'étau crispé de ses doigts.
La mutique supplique de mise en garde se voit insolemment ignorée car Dread, déjà, répond favorablement à la réplique explicite de l'invisible interlocuteur. Et l'anguille rieuse d'oser l'amadouer d'une œillade espiègle, avant de se faufiler dans l'étroit passage de terre battue séparant les deux pierres levées pour jouer la reddition, les mains dressées vers les cieux grisâtres en signe de paix. Toujours dissimulée derrière l'auvent ombreux du colosse de pierre, Siltaar piétine, les poings serrés. La voix de leur vis-à-vis privilégié se fait entendre derechef, et sonne sa propre capitulation. La factice prisonnière se présente à son tour, le nez passablement baissé sur l'entrelacs que ses doigts forment aussitôt en se rejoignant contre son ventre. Une lente foulée, maîtrisée, l'éloigne du périmètre de l'absurde cachette et lui fait côtoyer la jeune botaniste qu'elle dépasse d'une bonne tête ; cette même tête qu'un crin long et hirsute auréole et qui se lève pour appréhender le jeune homme dont le regard curieux quête son apparition.
— Par le Dédale, dans quel piège-... M'as-tu entraînée-... ? murmure Siltaar entre ses dents serrées, usant instinctivement d'une expression allochtone dont elle n'a pas conscience.
Sa mire intriguée, cependant, s'évade par-delà l'épaule d'Irfan pour s'épuiser sur les reliefs plus rudes et plus charpentés que les physionomies de ses deux partenaires lui opposent. De ce troisième larron, occupé à récupérer les armes traînant au sol, elle ne peut apprécier que la vision du large linteau de ses épaules tanguant et s'alliant avec harmonie à sa taille impressionnante. La paupière étrécie sur une note de déjà-vu, c'est l’œil opiniâtrement rivé sur ce mastodonte isolé que la Musicienne décide enfin de se présenter.
— … Siltaar.
Le faciès frappé d'une franche expression d'incrédulité blasée, Siltaar devine que la filature — préméditée, de surcroît ! — de la botaniste se solde par un épilogue raté. Et lorsque la perfide asiatique se tourne vers elle pour lui dédier un sourire tout en dents, dont l'esquisse se fait messagère de la fourberie de son plan, la Musicienne exhale un profond soupir dépité cependant qu'elle redresse ses épaules, sur le qui-vive, en percevant l'interpellation cordiale d'un des trois acolytes.
— Mais-... Non-non-non ! proteste Siltaar dans un chuchotement empressé, tout en tentant de maintenir le coude de l'indocile dans l'étau crispé de ses doigts.
La mutique supplique de mise en garde se voit insolemment ignorée car Dread, déjà, répond favorablement à la réplique explicite de l'invisible interlocuteur. Et l'anguille rieuse d'oser l'amadouer d'une œillade espiègle, avant de se faufiler dans l'étroit passage de terre battue séparant les deux pierres levées pour jouer la reddition, les mains dressées vers les cieux grisâtres en signe de paix. Toujours dissimulée derrière l'auvent ombreux du colosse de pierre, Siltaar piétine, les poings serrés. La voix de leur vis-à-vis privilégié se fait entendre derechef, et sonne sa propre capitulation. La factice prisonnière se présente à son tour, le nez passablement baissé sur l'entrelacs que ses doigts forment aussitôt en se rejoignant contre son ventre. Une lente foulée, maîtrisée, l'éloigne du périmètre de l'absurde cachette et lui fait côtoyer la jeune botaniste qu'elle dépasse d'une bonne tête ; cette même tête qu'un crin long et hirsute auréole et qui se lève pour appréhender le jeune homme dont le regard curieux quête son apparition.
— Par le Dédale, dans quel piège-... M'as-tu entraînée-... ? murmure Siltaar entre ses dents serrées, usant instinctivement d'une expression allochtone dont elle n'a pas conscience.
Sa mire intriguée, cependant, s'évade par-delà l'épaule d'Irfan pour s'épuiser sur les reliefs plus rudes et plus charpentés que les physionomies de ses deux partenaires lui opposent. De ce troisième larron, occupé à récupérer les armes traînant au sol, elle ne peut apprécier que la vision du large linteau de ses épaules tanguant et s'alliant avec harmonie à sa taille impressionnante. La paupière étrécie sur une note de déjà-vu, c'est l’œil opiniâtrement rivé sur ce mastodonte isolé que la Musicienne décide enfin de se présenter.
— … Siltaar.


