[CAMPAGNE] L’éclat des lames et l’ombre des intrigues

[Malheur]

Au dernier pas de leur danse, le pan du kuraïmoiré d'Eirene acheva doucement son balancement à l'image d'une feuille morte tombant délicatement sur le sol. La main de Kaito couvrait élégamment le creux des reins de son épouse tandis qu'il se rapprochait d'elle pour offrir toute son attention aux notes magnifiques qui s'envolaient de l'instrument de Siltaar. Une mélodie ô combien familière et agréable à leurs oreilles.

Il n'accorda aucun regard, pas plus qu'il ne fit de mouvement pour réceptionner les mots de son épouse. Tout laissait à penser qu'il était hypnotisé par la musique comme si elle réveillait en lui la mélancolie.

Pour seule réponse à ces propos, Kaito pressa délicatement la taille d'Eirene pour lui signifier qu'il avait bien entendu sa mise en garde et son appel à la prudence. Sentant son sourire, il le lui rendit sans même la regarder.

Toutefois, laissant ses yeux vagabonder dans son champ de vision, il cherchait à déceler quelque attitude suspecte ou personne que rien ne permis de rattacher ostensiblement à une maison connue de lui, à la CHOM ou à la Guilde.

[[LOUPS] Maître du Jeu]

— Je vais bientôt sortir. Il y a bien assez des nôtres ici.

Dearbhail, après avoir regardé Zak'm avec une intensité préoccupée, serra sa main, puis la relâche doucement pour se concentrer sur l'information cruciale à partager.

« La Révérende Mère de la Maison Varykino, Beatra Severus, est une Diseuse de Vérité. Elle a eu une vision troublante au début de la soirée, mais elle n’a pas révélé de détails précis. Elle sait juste qu'il y a une menace imminente, bien que nous ne connaissions pas encore son origine exacte. »

Elle jette un regard rapide autour d'eux, comme si elle cherchait des signes de danger, avant de se tourner de nouveau vers Zak'm.

« En plus de cela, il y a eu un incident préoccupant quelques jours plus tôt. Une partie du personnel habituel a été victime d'une intoxication alimentaire. Il semblerait que certains serviteurs aient été rapidement engagés par le chambellan pour pallier ce manque. C'est peut-être une information à considérer, étant donné que des remplacements de dernière minute peuvent introduire des variables inattendues.»

Dearbhail marque une pause, ses yeux scrutant les alentours avec une attention accrue.

« Si tu as remarqué quelque chose d'anormal ou si tu as un indice ...»

[Anthinéa]

Elle était concentrée pour trier les différentes conversations et informations qui lui parvenaient. Elle voyait du coin de l’œil d’autres membres de la maison s’affairer, sous la coordination muette et discrète de dame Orla.. Son entrainement incluait ce genre de situations, et ça n’était pas la première fois qu’elle devait trier et prioriser. Il semblait avoir un soupçon au niveau de prestataires, mais d’autres s’en occupaient déjà, aussi resta t elle concentrée sur la disparition de Leopold et Soully Almara.
Etait elle volontaire ? possible, mais il valait mieux s’en assurer. Quittant son poste d’observation parmi les autres domestiques, elle se dirigea vers les issues de la salle de réception. Improviser un baratin sur les raisons de son intérêt n’était pas vraiment un problème, les nobles avaient toujours des demandes à satisfaire. Elle s’enquérit donc du passage éventuel de l’un ou l’autre. Leopold était un homme qui ne passait pas inaperçu, surtout auprès de la gente féminine, et Soully non plus. Elle prospecta l’air de rien auprès des gardes et des autres domestiques, sous prétextes d’une lubie des intéressés à satisfaire, rien qui ne paraisse étrange vu sa position.

[Yiajmhat]

Dearbhail marque une pause, ses yeux scrutant les alentours avec une attention accrue.

« Si tu as remarqué quelque chose d'anormal ou si tu as un indice ...»

— Tu m'en apprends davantage que je n'en sais. Erik Varykino m'a simplement signalé que les appartements à l'étage sont l'endroit le plus sûr ici.

Ainsi, le danger avait été prédit. Pressenti par une éminence de la maison qui les accueillait en grande pompe. Que pouvait-il espérer de plus désormais, si ce n'est attendre que le drame ne survienne ? Le buffet se situant non loin d'une issue de la salle à laquelle Dearbhail tourne le dos, Zak'm est en position pour apercevoir le va et vient des serviteurs qui n'ont manifestement pas tous été jaugés avec le sérieux et la diligence qui auraient dû être accomplis ici. Cependant sa méconnaissance notoire des us moeniens et leurs acteurs ne lui apporte pas le moindre avantage si ce n'est celui d'une neutralité presque clairvoyante. À ne se méfier de personne en particulier pouvait-il alors se méfier de tout le monde, y compris les membres de la Maison Varykino eux-mêmes, dont il cherchait les profils similaires dans le bain de foule.

Cependant l'appel de l'extérieur était tout indiqué, il s'agissait d'un endroit où se fournir une arme de circonstance paraissait bien plus aisé que dans ce paysage stérile de tout objet tranchant.

— Retourne auprès d'Orla ma belle, tes consœurs sont préoccupées par d'autres tâches. Et je vais me rendre dans les jardins. Toi mieux que quiconque sait le danger qui peut rôder, je te préfère à ton poste, souffle-t-il alors qu'il approche ses lèvres de cette dextre bien pâle en comparaison de la sienne et qu'il baise avec délicatesse en dépit du discours dont la note avide de contrôle reste en suspens.

Quoi que Dearbhail ait à ajouter à cela, l'esprit de Zak'm était décidé à inspecter l'extérieur du palais, dans l'espoir que quoi qu'il s'y déroule, le fautif soit attrapé au moins de justesse. Ou que sa fuite puisse être sabotée d'une façon ou d'une autre. La tension courant quelques maillons majeurs du contingent d'invités et de gardes appose ainsi sa chappe étouffante sur la salle de réception, en dépit des sonorités du biwa persistant à faire froncer le nez du géant d'airain. Deux javelots smaragdins traversent la salle pour fustiger l'instrument gémissant ses notes nasillardes, deux ridules creusant un court sillage entre les sourcils froncés du basané. Le bombé de cette boîte acoustique se prêtait à merveille à la culture lykéenne et en révélait toute la subtilité, pourtant, le chant discordant des cordes frappées de leur truelle de bois lui infligeait un malaise dont il peinait à décrire l'effet si ce n'est en deux épaules rehaussées d'inconfort.

Sans retenue de la part de sa compagne, Zak'm s'exécutera en avalant les quelques mètres qu'il lui restait à parcourir avant d'atteindre le corridor magistral prêt à le mener aux jardins constellés de lanternes faseyantes. Ce faisant, il adressera sourires et salutations courtoises afin de ne pas éveiller la curiosité des badauds en se ruant vers l'extérieur du palais, délicat dans sa démarche malgré sa hauteur notable. C'est aux abords d'une bordure de haie taillée à la perfection qu'il prendra une bouffée d'air frais en patientant sagement que son camarade ne le rejoigne, convoitant silencieusement les méandres menant aux quais qu'il foulait une heure auparavant.

[Athis]

Erik guide Athis en traversant le petit salon pour se diriger vers la galerie des arts, en route vers la terrasse supérieure et les jardins. En chemin, ils croisent Hugo, qui fait sa ronde habituelle.
« Où pensez-vous qu’il pourrait se rendre ? Il ne doit pas être seul, n'est-ce pas ? »
Erik affiche une attitude apaisante, cherchant à calmer Athis tout en réfléchissant à la situation.

— Il est vrai que protéger notre jeune héritier est ma priorité absolue.
Athis lui jetait des regards anxieux tout en avançant à son diapason. Elle poursuivit. De ce que j'ai pu constater, il manque en cette soirée la cousine de Leopold Almera. Je crains que cette dernière n'ait de mauvaises intentions. A moins qu'un plan plus grand encore ne se trame en raison des nouvelles alliances de Maisons. Vous n'avez pas également des suspicions ou des craintes Erik ?
Sa dernière question, venue du fond du coeur, la rendait plus jeune encore qu'elle ne l'était. De plus, il semblait que ses maux de tête empiraient.

[Karasu]

« Oh, merci beaucoup, c’est fort aimable de votre part. La pression de cette soirée est... un peu plus forte que ce à quoi je m'attendais, disons. Je me sens légèrement étourdi, mais je suis certain que ce n'est rien de grave. Je... je pense que je devrais probablement retourner à mon bureau un moment pour me reposer. Je vous remercie de vous en soucier, c'est très courtois. »

Soren prend la même direction, restant au même niveau que le chambellan, avec un coup d'oeil rapide en arrière pour vérifier si quelqu'un leur emboîte le pas.

-" Oh ... Et bien ça tombe bien. J'avais besoin d'échapper à tout ce brouhaha. Ca me file des migraines, la musique, l'alcool, tout ces trucs ... On va pouvoir en profiter pour causer un peu en marchant ".

Il parcourt des yeux le couloir, détaillant les portes et accès, les éventuels systèmes de surveillance ou les gardes présents etc ... listant dans sa tête les directions de fuite ou d'arrivée d'ennemis, les endroits où se masquer des vues .... Quitte à faire, autant ne pas se faire surprendre.

Quand il estimera être hors de portée d'écoute, il parlera à voix basse :

-" C'est quoi le problème ? ".

[Dahey]

Si le regard porté sur le cortège d'enfant semble lui même encore juvénile, il est appuyé, intéressé. Bien après que la Dame Salistra le dépasse sous escorte, Hugo reste posté là dans leur sillage s'assurant que personne d'autre ne les suivent. Il jette quelques œillades à l'étrange convive fardée. Il ne semble guère attirer son attention.
D'ordinaire, le tumulte provenant de la salle de réception tout à côté aurait agressé son hypersensibilité à l’environnement. Les signes de la confusion auraient affolé ses épaules, verrouillé l'étau de sa mâchoire, soulevé ses iris jusqu'aux paupières. Or là dans son rôle de soldat, Hugo était entièrement focalisé, lové dans le confort de la discipline.
Le ballet de son regard empressé reprend, vigilent, analytique, alors qu'il quitte le salon pour se diriger à nouveau vers le grand escalier du hall.

[[LOUPS] Maître du Jeu]

" Madame, permettez moi de vous apporter de quoi vous sustenter. Les serveurs sont exécrables d'oublier Madame. Un monde Madame, de ne plus pouvoir faire confiance à des prestataires extérieurs !"  
Imann tendis le plateau.
"Vos préférés Madame."

Message délivré, Imann s'inclina de nouveau avant de regagner le buffet des desserts. Il se mit à observer avec attention les serveurs, scrutant chaque détails qui pourrait trahir la prévision d'un acte indélicat.

Orla accepte gracieusement une des mignardises, un sourire délicat aux lèvres, inclinant légèrement la tête en signe de remerciement envers Imann. Message reçu. À ses côtés, Kaeda capte l'échange et, en silence, échange un regard sérieux avec le pâtissier. D'un geste subtile mais précis, elle transmet ses instructions au jeune homme avant de reporter son attention sur le concert, feignant une nonchalance étudiée.

Depuis le buffet, il pourra apercevoir Soren, qui se tient près du chambellan tandis qu'il tente de s'éclipser vers les cuisines. D'un seul coup d'œil, il remarque l'état alarmant de ce dernier... Se pourrait-il que ... ?

[[LOUPS] Maître du Jeu]

Toutefois, laissant ses yeux vagabonder dans son champ de vision, il cherchait à déceler quelque attitude suspecte ou personne que rien ne permis de rattacher ostensiblement à une maison connue de lui, à la CHOM ou à la Guilde.

Kaito observe que la majorité des invités sont captivés par le concert, tandis que d'autres se tiennent à l'écart, plongés dans des conversations privées ou des négociations commerciales discrètes. Certains se sont discrètement éclipsés pour profiter des jardins, offrant ainsi un espace plus tranquille à ceux qui cherchent à s’éloigner de l'effervescence intérieure.

Kaito remarquera rapidement l'absence notable de son neveu et de son beau-frère, bien que cela ne semble pas inquiéter Orla, qui reste parfaitement calme. Cependant, son attention est bientôt attirée par Eirene, dont le regard est fixé sur la Révérende Mère Beatra. Cette dernière vient de se laisser doucement glissée dans un fauteuil, visiblement prise de maux de tête.

[[LOUPS] Maître du Jeu]

Elle prospecta l’air de rien auprès des gardes et des autres domestiques, sous prétextes d’une lubie des intéressés à satisfaire, rien qui ne paraisse étrange vu sa position.

Alors que Nethy se déplace parmi les invités et domestiques, elle déambule avec un air nonchalant, passant inaperçue dans la foule tout en observant et en écoutant. À force de déambuler, elle arrive à l’entrée du salon de thé, discrète comme une ombre. La lumière tamisée et l’atmosphère feutrée de l’endroit contrastent avec le brouhaha festif de la salle de réception principale.

À l’intérieur, deux servantes s’affairent autour de plateaux garnis. L’une prépare en plateau avec des verres d’alcool, l’autre avec des pâtisseries que Nethy reconnaît minutieusement préparées par Imann. Tout cela vient des cuisines. Les servantes discutent à voix basse, leurs voix à peine audibles sous les murmures de la foule.

"Vraiment, ce pâtissier, c’est un artiste. Regarde-moi ces mignardises... un vrai régal pour les yeux, mais encore mieux pour les papilles." dit la première, se permettant de piquer discrètement un petit morceau et le savourant avec un sourire satisfait.

"Ça c’est sûr." répond la seconde en prenant à son tour une bouchée, son expression trahissant une brève détente avant de redevenir plus sérieuse. Elle repose la pâtisserie, essuyant discrètement ses doigts. Puis, le ton change brusquement.

"Bon, assez joué. Il faut juste s’occuper de la fillette, non ?" demande-elle tout en préparant avec soin les verres d’alcool.

L'autre acquiesce d’un signe de tête avant de répondre d’un air plus grave :

"La mère aussi, si possible."

Sans perdre une seconde, elles glissent discrètement une fine poudre dans les verres et sur les pâtisseries. Le détecteur de poison enchassé dans le mur non loin ne réagit pas, restant silencieux. Pas du poison, donc. Leur manège est rapide et maîtrisé, comme si elles avaient déjà exécuté ce genre d’opération auparavant. Puis elles se hâtent de rejoindre la terrasse et de descendre dans les jardins.