Tandis que Soren et ses hommes montent la garde, une tension palpable règne dans l'air. Le silence de la base scientifique ne fait qu'accentuer le poids de l'attente, cette période où chaque minute semble s'étirer indéfiniment. Soudain, un bruit vient rompre le calme oppressant. Un léger écho leur parvient du fond du couloir, mais ce n'est pas celui où se sont aventurés leurs camarades. Le son semble d'abord lointain, indistinct, avant de prendre la forme de sanglots.Karasu a écrit : ↑04 oct. 2024, 15:58Les binômes progressaient sans problème à l'intérieur même si il était difficile d'y voir quelque chose. Néanmoins l'absence de cris, de bruits de rafales et le fait que les faisceaux des lampes étaient toujours pointés dans des directions conformes au plan (du moins pour ceux qui avaient vocation à rester visible pour les six gardes) faisaient qu'on pouvait légitimement supposer que les choses se passaient sans problème. Pour la troupe du connétable, répartie à l'entrée, l'instant était à l'attente. Une des pires si ce n'est pas pire période de la guerre. C'est souvent celle où naissent les plus grosses conneries. En tout état de cause, pour l'instant, rien ne se passe ni devant, ni derrière.
Les lampes balaient le couloir, révélant peu à peu une silhouette. Une femme apparaît dans la pénombre, nue, son corps couvert de crasse, de sang séché, et de cette étrange végétation qui prolifère dans la base. Son apparence est désespérée, presque méconnaissable sous les couches de saleté et les spores végétales. Mais ce sont ses mouvements qui frappent le plus : elle avance d'une manière désarticulée, comme si son corps ne répondait plus tout à fait à ses ordres.
La femme tend lentement ses bras vers eux, dans une posture d'imploration, ses sanglots se répercutant contre les parois métalliques du couloir. Malgré son allure pitoyable, quelque chose dans sa démarche, son regard vide, épouvante.

