[CAMPAGNE] L’éclat des lames et l’ombre des intrigues

[Athis]

Athis suivait le sillage de Zak'm, Sélune dans sa chaude aura, Caelum non loin de son regard protecteur. Elle était comme "hébétée" par tout ce qui venait de se passer. Elle entendit Orla ordonner fermement « Que toutes les personnes concernées restent dehors. Tirez cela au clair. ».
Elle acquiesça simplement à cette injonction, s'immobilisant. Elle était comme perdue et semblait s'accrocher à l'essentiel, les enfants étaient saufs. Elle baissa sa frimousse, tout s'emmêlait en elle et cela se retranscrivait dans son expression. Elle venait... d'effacer ses rêves, sans doute.

[Encres Nomades]

Elle prend une grande inspiration, puis se redresse, son visage reprenant peu à peu son masque de froide détermination. D’une voix claire et autoritaire, elle ordonne :

« Que toutes les personnes concernées restent dehors. Tirez cela au clair. »

- Je vais devoir vous demander ce qu'il s'est passé et dans quelles circonstances. La voix semble trahir un manque certain d'autorité. Toutefois il poursuit. - Où sont les gardes ? Il devrait y avoir des gardes avec vous. Il doit même y avoir des gardes de la maison Varykino. C'est le protocole. C'est leur territoire. Enonce-t-il tel un huissier.

D’une œillade à la fois inquiète et contrariée, Siltaar observe le départ de l’Héritière de la Maison Lycaeus et de son unique rejeton cependant qu’elle capte en fond sonore le compte-rendu des faits brossé par l’Étranger. Dans le sillage de sa docte palabre note-t-elle les deux syllabes de son prénom échapper des lisières de sa bouche enténébrée de barbe. Une information que la troublante Dearbhail, compagne du Réfugié, lui aura sans nul doute soumise afin qu’il ne soit pas totalement égaré dans le ressac incessant de cette versatile domesticité qui vivotait sous le toit du Marquisat lykéen. Elle n’aurait pas dû être déstabilisée par l’intrusion passive de cet intime patronyme sur le fil de son exposé. Pourtant, elle l’est. Et le frisson désagréable qui revient mordiller la courbe gracile de sa nuque ne l’en déconcerte que davantage.

Une toux discrète lui permet de chasser ce trouble passager, et d’atténuer la sécheresse innée pesant sur ses cordes vocales tandis qu’elle s’avance vers Hugo, enchaînant sur le discours du Basané.

— Dame Lycaeus-… Orla Lycaeus, amorce la Musicienne, se reprenant sur l’identité évoquée, ses doigts blancs s’entrelaçant sur la boucle de ceinture ceignant sa taille fine. L’éraflé de sa grave tessiture grésille dans l’air nocturne, s'entrecoupe de silences parasites. … M’a fait part des mêmes soupçons de la Révérende Mère. Ainsi m’a-t-elle envoyée dans les jardins vérifier que les enfants ne-… Couraient aucun danger. Ce que-… J’ai fait. Elle inspire, ses prunelles s’évadant pour fustiger de leur feu glacé les contreforts du dédale végétal avant de revenir se jucher sur celles d’Hugo. C’est en-… Abordant le labyrinthe que j’ai remarqué une des servantes, isolée, et à l’attitude peu-… Conforme. Un rictus rehausse les coins de ses lèvres. Je l’ai suivie et-… Je suis arrivée au moment où elle tentait d’attraper le petit Hélios. Dame Carlyle a-… Maîtrisé la servante le temps que je récupère l’enfant. conclue-t-elle en insistant, le ton sans équivoque, sur la notion de « maîtrise ».

Et de couler un regard par-dessus son épaule, sans doute en quête de la redoutable Sœur du Bene Gesserit.

[Karasu]

Soren déboule comme une furie puis se fige presque, ne faisant que quelques pas de plus en plus lent dans les quelques marches qui mènent au jardin et au labyrinthe. Ses mâchoires sont de plus en plus crispées et son regard furieux balaye la scène avec une certaine rapidité mais aussi une précision méticuleuse.

Puis il explose d'une colère froide mais bruyante. Il est connu pour parler peu alors probablement qu'il stocke des décibels pour les grands jours.

-" RAAAAAHHH ! Mais qu'est ce que c'est que ce putain de foutoir ! Qui est l'officier en charge de cette intervention ? Mais qu'est ce que c'est que cette merde ? ! La zone n'est pas sécurisée ! Les victimes pas prises en compte ! Les témoins se barrent comme si c'était la sortie des classes ! ".

Il pointe Nedy du doigt.

-" Aucun putain de civil ne touche aux preuves et aux participants à ce merdier ! ".

Il aboie en direction du garde blessé.

-" Si tu voulais être garçon boucher, ce n'est pas le bon endroit. On interpelle les agresseurs, on ne les achève pas, tête de bois. On interroge qui ? La pulpe sur le caillou ? ".

Il balaye la scène du regard :

-" Est ce que quelqu'un ici a vaguement une idée de la signification, même approximative du mot "COM-PTE-REN-DU" ? ... "REN-FORT" peut être ? Je ne sais même pas pourquoi je pose la question. Pour les gardes, c'est une faute professionnelle IMPARDONNABLE. Pour les civils, ne pas donner l'alerte, c'est juste d'une STUPIDITE SANS NOM !. Vous n'êtes pas des putains de héros. Vous n'avez pas à intervenir quitte à vous mettre en danger MAIS SURTOUT à mettre en danger les autres ! S'il y avait eu des renforts ou des armes à distances, vous étiez tous morts et d'autres aussi ....".

Il s'écarte un peu et désigne la zone vers l'ecalier d'où il vient d'arriver d'un doigt plutôt directif et d'une voix particulièrement peu amène.

-" Maintenant vous m'alignez vos culs devant l'escalier et fissa ! ".

Puis il se détourne en écoutant son oreillette et répond à Garekk :

-" La dernière fois, c'est Imann qui était avec lui, Garekk. Que le premier qui croise le pâtisser le ramène au connétable ".

[[LOUPS] Maître du Jeu]

Le premier soldat, qui termine de ligoter l’intrus qu’il a neutralisé, serre les dents en entendant la fureur de Soren éclater à ses oreilles. Il se redresse brusquement, laissant tomber son prisonnier, et jette un regard nerveux vers le lieutenant. Il sait qu’il a peut-être dépassé les bornes en se montrant trop zélé, mais il reste néanmoins à son poste, figé par la peur de faire empirer la situation. Il évite soigneusement de croiser le regard furibond de Soren, espérant se fondre dans le décor.

Quant au second soldat, celui qui a pris un dard dans l’œil, il gémit faiblement, Erik à ses côtés qui se masse le cou. Malgré la douleur qui irradie de son visage, il tente de se redresser tant bien que mal, une main plaquée contre son orbite ensanglantée. L’invective de Soren résonne dans sa tête, l’humiliation se mêlant à la souffrance physique. Il tente de parler, de s’excuser, mais ses mots sont noyés dans des halètements hachés. Il sait qu'il est inutile de chercher à se justifier, mais l’instinct de survie le pousse à essayer de se mettre debout, en proie à une panique maladroite.

Lorsque Soren finit par aboyer ses ordres, les deux soldats se hâtent d’obéir, trop conscients de la gravité de leur erreur. Le premier abandonne définitivement sa fouille du prisonnier, jetant un coup d’œil rapide aux corps des assaillants qu’ils ont laissés derrière eux. Sans dire un mot, il s’avance vers l’escalier, son visage crispé sous l’effet du stress, l’air d’un homme qui sait que la foudre va bientôt lui tomber dessus. Le second soldat, malgré la douleur dans son œil, titube et rejoint également l'escalier, la main toujours pressée sur son visage. Il trébuche un peu, mais parvient à se traîner jusqu'à l'endroit désigné par Soren, son état lamentable n'excusant en rien ce qu'il sait être une faute professionnelle impardonnable.

Les deux soldats se tiennent en ligne, tremblants, et attendent que Soren finisse de répondre à l'oreillette, redoutant la suite des événements.

Quant à Erik, qui était assis jusque là, il se redresse péniblement en se massant la gorge.

[[LOUPS] Maître du Jeu]

Salistra émerge de derrière le labyrinthe, Hélios fermement serré contre elle, son visage toujours empreint de cette froide colère. Lorsqu’elle aperçoit sa mère, Sélune s’agite dans les bras d'Athis, réclamant d’être posée. À peine ses pieds touchent le sol qu'elle court se réfugier dans le giron de Salistra. La diplomate, bien qu’entourée de ses enfants, jette un regard glacial en direction de Soren, lourd de reproches tacites, comme si elle lui demandait silencieusement : « Où étiez-vous ? ». Malgré l'intensité de son regard, elle reste en retrait, silencieuse, ses bras protecteurs autour de ses enfants. Elle ne souhaite visiblement pas aggraver la situation, mais son expression trahit un seul désir : celui de rentrer chez elle au plus vite, loin de ce chaos.

[[LOUPS] Maître du Jeu]

« Pour tous ceux qui vivent il y a de l'espérance ; et même un chien vivant vaut mieux qu'un lion mort. »

James écoute Keith avec une attention qui va bien au-delà de la simple politesse. Son sourire enjoué s'efface progressivement, remplacé par une expression plus sobre, presque compatissante. Alors que Keith laisse transparaître sa souffrance avec des mots aussi mesurés que poignants, l'héritier Ancaris garde ses yeux bleus fixés sur lui, captant chaque nuance, chaque ombre dans les propos du scientifique. Il se penche légèrement vers l'avant, comme pour accentuer leur intimité, l'éclat rieur de ses prunelles laissant place à une sincère curiosité teintée d'inquiétude. Lorsque Keith mentionne les manipulations galactiques et l'ombre des Bene Gesserit, James ne peut s'empêcher de froncer les sourcils, comprenant la gravité de ce que son interlocuteur confie. Le silence qui suit la confession de Keith est presque palpable, lourd des vérités partagées, des peurs révélées. James hésite un instant, pesant ses mots avec un soin inhabituel, son regard errant un bref instant vers le vin dans son propre verre avant de revenir se poser sur Keith.

« Vous êtes un homme courageux, docteur Carlyle, » commence-t-il finalement, sa voix plus grave qu’auparavant. « Parfois, nous devons porter des fardeaux que personne d’autre ne pourrait comprendre. Je le vois dans vos yeux, dans la tension que vous décrivez. Ce mariage, cette alliance, vous lie à un jeu auquel vous n'avez jamais voulu jouer, et cela… » Il fait une pause, cherchant ses mots, « Cela ne peut être facile, surtout pour un homme qui semble aussi dévoué à la vérité qu’à sa famille. »

James prend une gorgée de son vin, savourant brièvement la complexité du cru avant de reposer son verre avec soin. Il prend une inspiration, ses mains jouant distraitement avec le bord de son verre, comme pour canaliser une tension qu'il préfère garder sous contrôle.

« Ce que vous décrivez me donne matière à réfléchir, » admet-il, ses yeux se plissant légèrement alors qu'il songe à ses propres dilemmes. « Mon père, vous savez, il m’a toujours parlé de ces... alliances arrangées, comme d’un impératif. L'avenir de la Maison Ancaris dépend de choix stratégiques, m’a-t-il dit à maintes reprises. Mais en vous écoutant... en vous voyant... je me demande si la stratégie et le devoir valent vraiment la peine, quand ils nous poussent à sacrifier notre propre identité. »

Son regard devient plus intense, presque douloureusement honnête. « C’est ce que je crains. Que dans une telle union, je perde cette partie de moi qui refuse de se soumettre. Je ne sais pas si je pourrais, comme vous, garder mon intégrité. » Il laisse échapper un léger rire, dénué de joie. « Je crains de devenir quelqu’un que je ne reconnaîtrais plus. »

Il laisse ses mots flotter un instant avant de conclure doucement, presque avec une tristesse qu’il tente de masquer par son habituel sourire charmeur : « Peut-être que c'est tout ce que nous pouvons espérer. Que même dans ce chaos, nous puissions encore trouver des fragments de ce que nous sommes, de ce que nous voulons être. »

James lève son verre, ses yeux bleus rencontrant à nouveau ceux de Keith avec une lueur de complicité teintée d'admiration. « À la résilience. »

[[LOUPS] Maître du Jeu]

Le sourire toujours accroché au visage, Imann réajusta délicatement le Chambellan sur la chaise de son bureau en prenant soin de laisser la seringue plantée dans son bras.

Imann quitta la pièce furtivement et se dirigea à pas vif en direction de la salle de réception.

Garrek Senn, connétable de la Maison Lycaeus, récupère Imann dans la salle de réception et l'emmène discrètementdans l’ombre de la pièce de sécurité, son visage fermé et ses poings serrés. Dès qu’Imann franchit la porte, il le saisit par le bras, l'entraînant brutalement à l'intérieur. La tension est palpable, et bien que la pièce soit isolée, Garrek jette un dernier coup d'œil autour d'eux pour s’assurer qu’ils étaient seuls. Il se plante devant Imann, le visage contracté de colère contenue, sa stature imposante se dressant comme une menace silencieuse. Ses yeux lancent des éclairs, et ses mâchoires se contractent avec une violence visible. Il lâche le bras d’Imann et plante un doigt accusateur dans sa poitrine.

« Par tous les Saints du Landsraad, tu es complètement cinglé ! » siffle-t-il entre ses dents, sa voix basse mais vibrante de fureur. « Buter le chambellan ? Tu te fous de moi ?! »

Garrek fait un geste brusque de la main, comme pour frapper un ennemi invisible, son regard enflammé ne quittant pas celui d’Imann.

« Tu sais à quel point c'était risqué ?! » Il prend une inspiration forcée, essayant de contenir son explosion. « Maintenant, il est mort, et devine qui va devoir expliquer cette merde ? Moi ! Alors tu as intérêt à avoir une sacrée explication, et elle a intérêt à être bonne. »

[Athis]

-" RAAAAAHHH ! Mais qu'est ce que c'est que ce putain de foutoir ! Qui est l'officier en charge de cette intervention ? Mais qu'est ce que c'est que cette merde ? ! La zone n'est pas sécurisée ! Les victimes pas prises en compte ! Les témoins se barrent comme si c'était la sortie des classes ! ".

Après avoir laissé Sélune aller se blottir dans les bras maternels, non sans un sourire doux, elle vit paraitre Soren, visiblement hors de lui. Il mettait tout en oeuvre pour recoller les morceaux, le comment et le pourquoi. Dans un esprit de conciliation et d'apaisement elle fit quelques pas vers lui, se devant de lever le cou pour pouvoir le regarder en face.
— Soren, je comprends votre colère, mais tout nous est tombé dessus sans crier gare, soudainement. Nous avons toutes et tous fait au mieux de ce que nous pouvions faire pour sauver l'essentiel, pour sauver les enfants. Nous sommes visiblement en prise avec une machination de vaste ampleur, avec plusieurs complices... des hommes armés, des fausses servantes, des complicités potentielles pour mettre tout cela en oeuvre. Mais pour l'Amour de notre maison... Soren... elle lui sourit, ses cheveux encore en bataille et du sang de Caelum sur le bout de la frimousse. Calmez-vous, je vous en conjure, on va tous ensemble réunir tous les indices possibles mais... attention, tout n'est peut-être pas terminé.

[Comète]

« À la résilience. »

« À la résilience, mon ami. » Lui rend-il, trinquant avec lui, avant de poser délicatement ses lèvres sur le verre de cristal pour en déguster le nectar.

Keith observe un silence mesuré, le temps de contempler le visage quelque peu changé de James. En un sens, il s'en veut d'avoir fait part de ses tourments à son interlocuteur, car il lui a vraisemblablement dépeint un paysage triste et désolé. En un autre, il est heureux d'avoir pu éclaircir le chemin qui se présentait à lui, si jamais il venait à accepter son destin. Le ton qu'il emploie reste intime et compréhensif. Même si c'est dans un instant vague de tristesse ou de pessimisme, le scientifique est heureux de pouvoir échanger avec l'héritier Ancaris, en toute sincérité et sans détour, loin des machinations politiques.

« Veuillez m'excuser de vous avoir accablé de la sorte. Je crois savoir que votre père est un grand maître du négoce et que vous êtes son seul fils. Je ne puis qu'entrevoir l'infinie pression qui s'exerce sur vos épaules. Je ne saurai vous conseiller quoi faire. Mais vous savez... Il n'y a rien de plus précieux que la liberté. La liberté d'agir et d'être soi. » Il marque une pause, ses yeux toujours rivés vers ceux de James. « Quelles sont vos plus grandes aspirations ? Qui est-ce que vous rêvez de devenir ? Et ce, sans tenir compte de l'histoire qui a été écrite pour vous, messire Ancaris. Vous semblez être un homme entier et lucide. »

Le docteur Carlyle passe sa main droite dans sa barbe, comme pris par un questionnement soudain.

« Vous dîtes que je suis courageux. Je pense que le courage aurait été de m'opposer à cette union. Je n'aurais peut-être pas les privilèges dont je jouis aujourd'hui, mais je pourrais être autrement épanoui. James... Puis-je vous appeler James ? » Keith accorde au gentleman le temps d'approuver ou non. « Depuis des millénaires, le système des Faufreluches, les Écoles et les Guildes tissent les destins des puissants et des faibles, dédaignant les désirs et les idéaux. Ne perdez jamais de vue la personne que vous êtes. Notre meilleure voie vers la santé est le sentiment d'identité. »

Il pose son verre sur le bar, gardant le pouce et l'index de sa main gauche posés sur son pied.

[Anthinéa]

-" RAAAAAHHH ! Mais qu'est ce que c'est que ce putain de foutoir ! Qui est l'officier en charge de cette intervention ? Mais qu'est ce que c'est que cette merde ? ! La zone n'est pas sécurisée ! Les victimes pas prises en compte ! Les témoins se barrent comme si c'était la sortie des classes ! ".

Il pointe Nedy du doigt.

-" Aucun putain de civil ne touche aux preuves et aux participants à ce merdier ! ".

La petite servante ne comptait pas surtout pas insister et transmit à un des gardes, le non-borgne, le maigre butin de ses fouilles. Elle ne se fit pas prier pour sortir du champ de vision du colosse enragé, gagnant la sortie à petits pas, pour retourner vers la salle de réception tandis que peu à peu, les rugissements de Soren perdaient en intensité.
Elle souhaitait à ceux restés dans les jardins bien du courage.